Siddick Chady, figure politique mauricienne, s’est éteint le dimanche 25 juin 2024 à la clinique Artémis de Curepipe. Ancien ministre des Travaux et de l’Environnement durant deux mandats sous l’égide du Parti travailliste, il était également médecin de formation.
Nommé ‘Best Loser’ après les élections législatives de 1991, Siddick Chady a été élu député en 1995 et 2000, avant de devenir ministre. Sa carrière a connu un tournant en 2006 lorsqu’il a été nommé président du conseil d’administration de la ‘Mauritius Ports Authority’. Cette nomination a marqué le début de ses ennuis judiciaires. En effet, cette année-là, un contrat de dragage dans le port a été attribué à la compagnie ‘Boskalis’, donnant lieu à des accusations de corruption contre lui. Après une longue bataille judiciaire, il a été condamné en 2019 à neuf mois de prison, peine portée à 15 mois en appel en 2021. Il a commencé à purger sa peine en juillet 2023 et a été libéré après huit mois.
Malgré sa condamnation, il n’a jamais cessé de clamer son innocence. Dans sa dernière interview à Sunday Times, parue le 23 juillet 2023, il déclarait : « J’ai toujours maintenu que c’était un coup monté contre moi. » Cette affirmation reflète la conviction profonde qu’il avait d’avoir été victime d’une injustice. Quand on lui demandait pourquoi tenait-il autant à ce que le public le sache, il répondait : « Parce que je suis une ‘public figure’. J’ai été député et ministre. J’opère dans une clinique aussi bien qu’une « home ». Ma réputation est en jeu. Je n’ai jamais été condamné, même à une amende, auparavant. D’ailleurs, la cour n’a jamais établi qu’il y avait de l’argent ni sur mon compte ni sur ceux de mon épouse et de mes enfants. »
Dans cette même interview, il exprimait également sa volonté de poursuivre son engagement politique : « Après tou sa le temps la, mone vine kuma ene institution dans sa zafer politique la. J’aimerais partager ma connaissance. » L’héritage de Siddick Chady reste celui d’un homme qui n’a cessé de lutter pour ce qu’il croyait juste. À ses proches et tous ceux que son départ vers l’au-delà afflige, Sunday Times présente ses plus vives condoléances. Qu’Allah lui accorde une place au Paradis.
