On la comparaissait à Marilyn Monroe, on la tarissait d’éloges pour ses beaux cheveux et l’applaudissait pour sa performance dans les films qu’elle a joué. Elle, c’est Pakeezah Gulzar, une étoile mauricienne qui a fait fureur dans les années 80. Rencontre…

En vacances à Maurice, Pakeezah Gulzar remémore le temps où elle fut modèle, actrice, poète et chanteuse de Ghazal. Cela fait 24 ans qu’elle s’est établie en Angleterre. Aujourd’hui, une mère comblée de deux enfants, elle nous raconte comment à l’âge de 8 ans, elle a appris la musique classique. « J’ai appris à jouer les instruments musicaux tels que le ‘sitar’, l’harmonium et le piano », dit-elle. Bien qu’elle fût studieuse, cette ex-élève du collège Aleemiah à Phoenix a été contrainte de cesser sa scolarité à la mort de son père. C’est ainsi qu’en tant qu’aînée d’une fratrie de 4 enfants, elle a dû prendre du travail pour subvenir aux besoins de sa famille. « Les gens disaient beaucoup de mauvaises choses sur ma personne. Leurs remarques étaient blessantes mais je n’ai jamais baissé les  bras », lâche-t-elle.  A 19 ans, elle a débuté sa carrière de mannequin et a été repérée par des directeurs de films notamment Madras Film Industry.

Pakeezah Gulzar fut ainsi engagée pour jouer le ‘lead role’’ dans les films ‘Stone Boy’ et ‘3 kids’. De plus, elle a interprété le rôle d’une reine de Madras dans un ‘‘Live drama’’ à la télévision, intitulé Sadna. Par ailleurs, elle a posé pour divers magazines dont Virginie, et a fait la une à plusieurs reprises.

En 1991, on l’invite en Angleterre pour assister à un programme télévisé intitulé ‘Time and Space’ qui avait eu lieu au stade de Wembley. « Ils voulaient m’interviewer et étaient surpris de voir la longueur de mes cheveux », nous confie-t-elle. La vie en Angleterre n’a pas été facile pour elle, mais telle une battante, Pakeezah a foncé. Elle a travaillé pour Sunrise Radio, comme animatrice d’un programme en Ourdou.  Sa carrière dans le mannequinat  prenait de l’envol mais elle n’a pas voulu continuer.

En 1993 elle se marie en Angleterre. Depuis, cette chanteuse de Ghazal s’est quelque peu retirée de cet univers glamour. Elle a accompli le petit pèlerinage (Umrah) une dizaine de fois et le hadj en 2011.

Pour Pakeezah, la recette d’une vie fructueuse et heureuse c’est d’avoir la foi en Dieu. Pakeeza se dit fière d’être Musulmane et prie qu’elle meurt comme telle. Cependant elle se dit inquiète de voir comment les Musulmans à Maurice semblent perdus. Elle leur demande de travailler avec leur foi, et faire preuve de gentillesse, pour l’amour du prophète Muhammad (pssl).  Elle ajoute qu’il  faut rester humble, gentil et toujours aider son prochain. Sa philosophie : « Help and love each other no matter our race, colour or background ».

Lors de ses vacances dans son pays natal, Pakeezah a été témoin de plusieurs choses dont elle n’est pas fière. Elle a eu la mauvaise surprise de voir comment les gens de la classe ouvrière et de la classe moyenne sont mal traités dans nos hôpitaux. « Ce que j’ai vu est pire que ce que l’on voit d’habitude dans les pays du tiers monde. Ce n’est pas parce les gens pauvres ne peuvent pas se permettre de se faire traiter dans une clinique privée, qu’on doit les traiter de la sorte. Je lance un appel au Premier ministre de trouver un moyen pour remédier à la situation car cela me dégoute de voir cela », déplore-t-elle.