Une enquête ouverte, selon le CP, qui parle d’« intelligence artificielle »
Une enquête a été ouverte suite aux plaintes logées au CCID concernant des « posts using artificial intelligence ». C’est ce qu’a informé le Commissaire de police dans un communiqué émis, hier. L’enquête devra établir l’authenticité des voix en question et identifier les « malicious sources » sur Facebook. Anil Kumar Dip rappelle à la population qu’il est illégal « to tap and disclose conversations using a communication or telecommunication device », en vertu des sections 46 (ga) et (ha) et 47 de l’ICT Act.
Le Commissaire de police n’a pas été épargné par le ‘phone tapping’, semble-t-il, puisque des enregistrements de ses prétendues conversations téléphoniques ont également été mis en ligne par Missié Moustass. Celui-ci, qui se présente comme un fonctionnaire ayant travaillé dans une unité secrète, dit vouloir exposer les « Secrets Lakwizinn ». Depuis vendredi après-midi, une série de bribes de conversations téléphoniques, plus précisément sur WhatsApp, ont été publiés en épisode, et ce à intervalle de quelques minutes.
Politiciens de l’opposition, diplomates, journalistes et citoyens ont été ciblés par ce ‘phone taping’, parait-il. Les yeux sont depuis rivés sur le gouvernement, d’autant que l’opposition, dont le Dr Navin Ramgoolam, s’est dit choquée par l’ampleur et la gravité de cette affaire (voir page 2).
Deux violations : Interception illégale et violation de la Data Protection Act
Dev Jokhoo, ancien responsable du ‘National Security Service’ (NSS), est catégorique. « Deux violations ont été commises. Il y a d’abord eu une interception illégale des conversations téléphoniques et ensuite il y a eu une violation de la Data Protection Act », dit-il sans détour. Il explique que la loi permet l’interception d’une communication, mais celle-ci ne peut être faite que sur un Judge’s Order.
« Le juge doit être satisfait des raisons avancées pour faire cette interception avant qu’il ne donne son autorisation. Et d’ailleurs cette interception ne peut être faite que durant une période spécifique, et non pas de façon permanente. Après cette période, il faut retourner devant le juge en chambre, rapporter ce qui a été intercepté et suivre les instructions qu’il donnera par la suite. La Data Protection Act entre alors en jeu. Il faut s’assurer que ces données ne fuitent pas », soutient Dev Jokhoo. Or, dans le cas présent, rien de tel ne semble avoir été respecté.