La motion de censure déposée par le leader de l’Opposition, le Dr Arvin Boolell, contre le nouveau Speaker, Adrien Duval, sera à l’ordre du jour de ce lundi 5 août 2024. Elle sera probablement présentée tard dans la soirée car elle ne viendra qu’après les débats sur les projets de loi, dont le ‘State Lands (Amendment) Bill’ et le ‘Pas Géométriques (Amendment) Bill’. Cette motion de censure contre Adrien Duval, à peine nommé comme Speaker, fait suite à sa participation à un événement politique à Goodlands la semaine dernière. Ce qui a donné lieu à diverses critiques sur les réseaux sociaux, d’autant qu’Adrien Duval serait pressenti pour être candidat dans la circonscription no. 6, aux côtés du ministre Anjiv Ramdhany et de l’ancien cadre du bureau du DPP, Roshan Santokhee, aux prochaines élections générales. D’ailleurs, c’est en présence de ces deux derniers qu’il a été vu à cette fonction.
Rajen Narsinghen, constitutionnaliste, explique que le comportement Speaker est régit par la section 32 de la Constitution, les ‘Standing Orders’, Erskine May, considéré comme la Bible des procédures parlementaires et aussi par certaines conventions constitutionnelles, même si celles-ci ne sont pas toujours applicables au Parlement mauricien bien qu’il soit fondé sur le système westminstérien. « Normalement, c’est la majorité, soit le gouvernement, qui choisit le Speaker. Mais celui-ci, une fois élu, doit se montrer détaché, indépendant et impartial, comme l’avaient été Dev Ramnah, Kailash Purryag ou Alan Ganoo dans le passé », dit Rajen Narsinghen. Et d’ajouter qu’un Speaker en fonction ne peut pas se présenter dans l’arène politique. Il explique ainsi que toutes les activités sociales ou sportives sont considérées comme politiques du moment que des politiciens du gouvernement ou de l’opposition y sont invités.
Rajen Narsinghen soutient que malgré toutes les critiques émises contre les agissements de l’ancien Speaker Sooroojdev Phokeer, tolérés par le Premier ministre, ce dernier n’avait jamais participé à des événements politiques, contrairement à Adrien Duval. « C’est grave. Il a parfaitement le droit de faire de la politique. Mais il aurait dû au moins attendre que le Parlement soit dissous avant de descendre dans l’arène politique », estime le constitutionaliste. Ce dernier soutient, dans la même foulée, que le Speaker qui émane du PMSD, aurait dû revoir le ‘seating arrangement’ de ce parti. « Une fois que le PMSD a accepté le poste de Speaker, c’est comme s’il a déjà rejoint le gouvernement. Il ne peut donc pas siéger avec les membres de l’opposition. Raison pour laquelle il aurait été plus approprié que son seating arrangement soit revu », dit-il.