La bikeuse Ruksar Cadersaib, 21 ans, est partie à la fleur de l’âge.  Une disparition trop soudaine que ses proches, notamment sa mère et sa grand-mère maternelle à Pailles, n’arrivent pas à accepter.

Enfant unique de ses parents, Ruksar a été victime d’un accident de la route à Belle-Vue Harel ce mardi 26 janvier. Un quatre-quatre l’aurait percutée, alors qu’elle pilotait sa moto. Admise à l’hôpital du Nord, elle a subi plusieurs opérations.  Hélas, le vendredi matin, 29 janvier, la jeune fille devait succomber à ses blessures. Ses funérailles ont eu lieu le même jour.

Sa mère, Nourima Cadersaib, et sa grand-mère maternelle Ruksana Andoo nous livrent un témoignage poignant.À notre arrivée à la demeure familiale des Andoo, à Pailles, les proches de Ruksar Cadersaib se remettent difficilement de sa disparition.

Étant la fille unique de ses parents, Ruksar vivait avec sa mère et sa grand-mère depuis que ses parents se soient séparés. Elle devait souffler ses 22 bougies le 21 juin de cette année-ci.

La mère de la défunte, Nourima Cadersaib, se confie avec émotion : « Li pas facile. Mo ene maman ki ti ena ene sel tifi. » Elle se rappelle de Ruksar comme d’une bonne fille, remplie de vie et de joie, qui aimait se faire des amis. Nourima devait même dire qu’elle était étonnée de voir autant d’amis et de connaissances aux funérailles de sa fille.

Cette ancienne élève du collège Madad-Ul-Islam à Plaine-Verte avait terminé sa scolarité après son SC pour obtenir un boulot à l’hôtel Le Labourdonnais. Ce qui va lui permettre de travailler sur un bateau de croisière. Depuis l’année dernière, Ruksar suivait une formation en ‘Hospitality Management’ à Quatre Bornes.

7 ans de cela, Ruksar avait fait de la moto sa passion. Avec son salaire, c’est elle-même qui avait acheté sa motocyclette, un bolide de 300 cc, qu’elle pilotait le jour de son accident. « Le passe-temps de Ruksar, sa motocyclette, l’a quelque peu éloignée de ses proches », nous murmure une proche de la famille.

Selon sa mère, Ruksar était une fille indépendante et individuelle qui n’aimait se fier à personne, et qui aimait plus passer du temps avec ses amis plutôt qu’à la maison, entre famille.

Il y a cinq mois de cela, nous explique Nourima, Ruksar avait fait un accident sur cette même motocyclette. Elle avait eu les deux bras cassés. Malgré cela, elle continuait à piloter sa motocyclette pour se déplacer, notamment à Quatre-Bornes, pour ses cours.

Selon Nourima, le jour de l’accident, Ruksar était sortie vers 12 h 20 sans rien dire à personne. C’était pour aller voir un ami, lui-même victime d’un accident,  à l’hôpital. « Mo pa ti conner li ti pe alle get so camarade lopital. Dan li pe aller mem, li pane reussi arriver », pleure-t-elle.

Pour Ruksana Andoo, la grand-mère, il y avait un lien exceptionnel entre elle-même et sa petite-fille. « Li ti pe crier moi nanima. Mo ti bien content li », pleure-t-elle. Nourima Cadersaib  ajoute  « Ruksar pa ti kontan moi kuma li ti kontan so nani ». Ruksar était ainsi plus liée avec Ruksana qu’avec sa propre mère.

Les plats préférés de Ruksar ont toujours été les « mine frite, riz frite, rougaille la viande, rougaille poule ». Ruksar adorait  les plats préparés par sa grand-mère. « Kan mo fini cuit, li dire moi fer li manger ek mo la main. Dans sa caraille la, li fer moi met du riz ladan pou fer li manger », raconte-t-elle en larmes. Le dimanche 24 janvier a été la dernière fois que Ruksana avait fait manger sa petite-fille

Appel à témoins

Selon la mère de Ruksar, il y a bien eu un témoin de l’accident qui est entré en contact avec elle. Elle demande quand même si d’autres témoins de l’accident pourraient se manifester afin d’aider la police dans son enquête.