Par Abdus Saboor Mohamed Saleh
Sheikh Yusuf bin Ismail bin Muhammad Nâsir al-Dîn an-Nabhaani (1849–1932) est né à Ijzim en Palestine. Il était un grand savant, un juge, un poète et un grand défenseur de l’empire Ottoman. Il est surtout reconnu pour les grands livres qu’il a rédigés sur le Durood Shareef. Il est décédé à Beyrouth.
De son père, Ismail an-Nabhani a appris à mémoriser le Saint Qur’aan dès sa plus tendre enfance. Il lui a aussi appris les sciences islamiques de la jurisprudence, et l’a envoyé étudier à l’université d’Al Azhar au Caire le 16 mai 1866, tandis qu’il n’avait que 17 ans. Sheikh Yusuf an-Nabaani (R.A) termina ses études théologiques à l’âge de 23 ans en octobre 1872, en obtenant toutes les licences fournies selon le curriculum officiel de l’université d’Al Azhar, en sus des autres qualifications qu’il a obtenues auprès des nombreux maîtres spécialisés dans différentes branches de la Shariah.
Une fois ses études terminées, il retourna chez lui à Ijzim, pour commencer à y enseigner ainsi qu’à ‘Akka. Souvent, il allait à Beyrouth, puis à Damas, où il rencontrait d’illustres savants. Parmi eux, se trouvait le Chef Juge de Damas à l’époque, Mahmud Effendi Hamza, avec qui il a étudié le début du Sahih al-Bukhari. Ce dernier lui octroya par la suite un certificat général attestant de ses compétences pour toutes les autres collections de Hadiths.
Après cela, il a mis le cap pour Istanbul, capitale de l’empire Ottoman, et y travailla pendant plusieurs années. Il fit publier un mensuel islamique titré Al-Jawâ’ib jusqu’à sa fermeture. Il travaillait aussi comme correcteur de textes arabes qui sortaient de cette presse. Ensuite, il quitta ce travail pour assumer les fonctions de juge, ou Qazi, pour le gouvernement Ottoman.
Il quitta Istanbul une première fois pour se rendre en Iraq, dans la province de Mosul, puis retourna à Istanbul. Il partit une deuxième fois en 1300 Hijri, quand il fut nommé Chef Juge à la cour d’Al-Jaza à Latakia, qui se trouve sur le littoral de la région Syro-palestinienne. Après y avoir vécu cinq ans, le gouvernement Ottoman le transféra pour devenir le Grand Mufti de Jérusalem. Ensuite il fut muté à Beyrouth, toujours comme Grand Mufti en 1888.
Sheikh Yousouf an-Nibhaani (R.A) a connu de nombreux savants illustres et il a beaucoup bénéficié de leurs connaissances. D’ailleurs, il en fait mention dans ses livres ‘Hâdî al-Murîd’ et ‘Jâmi` Karâmât al-Awliyâ’.
Après avoir pris sa retraite, Sheikh an-Nabhānī (R.A) se consacra à l’écriture et à la prière. Il fit le voyage vers Madinah al-Munawwara et y demeura pendant quelque temps, avant de revenir à Beyrouth où il eut son Wisaal au commencement du mois de Ramadan 1350 Hijri, soit en 1932. Pendant son séjour à Madina Shareef, il n’a jamais pénétré dans l’enceinte de la Masjid Nabawi par respect pour le Noble Prophète (SAW) en disant qu’un ‘chien’ doit rester en dehors de la maison.
Pendant son mandat comme juge à Beyrouth, il dut une fois juger un meurtrier qui avait tué un infidèle qui avait commis un blasphème contre la personne du Noble Prophète (SAW). L’accusé a confessé qu’il a bien tué sa victime à l’aide d’un couteau. Pour cela an-Nibhaani (R.A) lui infligea une peine de 15 ans de prison pour ensuite l’informer que sa peine était effacée, car il avait commis son acte pour défendre l’honneur et la dignité du Noble Prophète (SAW). Ce verdict provoqua un tollé en cour de la part de la famille de la victime, mais le juge maintînt son verdict en demandant au meurtrier avec quelle main il avait tué le blasphémateur. Quand celui-ci répondit qu’il avait commis son acte avec la main droite, Sheikh Yusuf an-Nibhaani (R.A) se leva de son siège et embrassa la main de l’accusé.
Sheikh Yousouf an-Nibhaani (R.A) était un Aashique-Rassool et a écrit de nombreux livres sur les vertus du Durood Shareef, ainsi que sur les noms du Noble Prophète (SAW), de même que sur la valeur exceptionnelle de la ville de Madinah. Parmi les nombreux Durood qu’il a recensés, il estime que le Durood Fatihi est l’un des secrets d’Allah. De plus, il a écrit un commentaire sur le célèbre Dalaailul Khayraat de Imam Al Jazooli (R.A).