Task Force : Un réseau de gardes-chiourmes dans le collimateur de l’ICAC

Un premier suspect a été placé en état d’arrestation jeudi dernier par les officiers de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) après que son nom a été retrouvé dans un document compromettant, que les limiers ont baptisé Karnet La Boutik 2. Ce document contient des noms de certaines personnes qui ont blanchi de grosses sommes d’argent pour des trafiquants. Son nom de code, Mamé 100.

 Son nom avait été cité à plusieurs reprises dans le rapport de la commission d’enquête sur la drogue, et il avait même été entendu sur ses activités considérées comme étant louches. Finalement les enquêteurs de l’ICAC ont saisi un document au domicile du gérant d’un bureau de change illégal à Floréal. Dans ce fameux document, les enquêteurs ont retrouvé un nom de code. Il s’agit de Mamé 100. Après un véritable travail de fourmi, les limiers ont pu identifier le suspect. Il s’agit d’un garde-chiourme, affecté à la prison de Melrose depuis un certain temps. Confronté à certaines évidences contre lui, Mamé 100 est resté bouche bée et a reconnu sa participation dans de grosses transactions d’argent. Parmi, aider des prisonniers, des caïds de la drogue à miser aux courses. Ce ne sont pas de simples mises. Des chiffres entre Rs 50 000 et Rs 100 000 sont mis en jeu. Un moyen pour ces détenus de blanchir leur argent, provenant de la vente de la drogue.

Dans le collimateur des enquêteurs, une dizaine d’autres garde chiourmes, qui aurait agi comme intermédiaire entre des détenus emprisonnés pour des délits de trafic de drogue et des suspects, impliqués dans le blanchiment d’argent. Dans le milieu de Réduit Triangle, on affirme que les choses ne font que commencer, et les choses sérieuses interviendront dans les semaines à venir. Des arrestations et des charges provisoires de blanchiment seront certainement logées, explique notre source.

Cela concerne que la partie impliquant les garde chiourmes, dans le rapport de la commission d’enquête sur la drogue. D’autres volets du rapport seront prochainement passés au crible. L’argent est récupéré des détenus, à travers leur contact en dehors de la prison et est ensuite remis au propriétaire d’un bureau de change à Curepipe. Le propriétaire, un habitant de Floréal, n’est pas inconnu de la police. D’ailleurs, il avait été entendu lors des auditions de la commission d’enquête sur la drogue en 2017. Une descente de l’ICAC à son domicile, avait permis aux enquêteurs de mettre la main sur une somme de Rs 500 000, en devises étrangères. Il n’avait pu fournir une explication sur la provenance de l’argent.

Le document saisi, puis baptisé Karnet La Boutik 2 a été d’une grande aide aux enquêteurs. Plusieurs noms de code et le montant encaissé y figurent

 Karnet La boutik

 La fameux sobriquet Karnet La Boutik avait été donné à un Smart Phone, saisi sur le détenu Peeroomal Veeren à la prison en 2017. Un répertoire qui a été d’une grande aide aux enquêteurs de la brigade anti drogue et ceux de l’ICAC. Le montant de plusieurs transactions de drogue avait été retrouvé. Ce qui avait d’ailleurs permis aux enquêteurs de remonter jusqu’à plusieurs suspects, qui seraient liés a la saisie de 135 kilos d’héroïne en mars 2017. Le document retrouvé chez le gérant du bureau de change illégal ressemble aux données du Karnet La Boutik. D’où la raison qu’il a été baptisé Karnet La Boutik 2.