Un bébé de deux mois souffant d’hydrocéphalie…Pourquoi les médecins de l’hôpital Victoria n’ont-ils pas décelé la maladie à sa naissance ?

Vu la forte fièvre dont souffrait Mikael Azael Willy Narainsamy, un bébé de deux mois, le lundi 19 août, les parents de ce dernier décident de l’emmener chez le docteur Paul De Gersigny. En auscultant le bébé, ce dernier remarque que la tête du bébé n’était pas de taille normale. Après des examens approfondis, le Dr Gersigny découvre que Mikael souffre d’hydrocéphalie (voir encadrement).

Encore sous le choc après ce grave diagnostic, le couple Narainsamy emmène leur nourrisson à l’hôpital Victoria à Candos, où il est né, muni d’un memo du Dr Gersigny. Sur place, les médecins confirment le diagnostic du médecin exerçant en privé et annoncent aux parents que Mikael souffre effectivement d’hydrocéphalie.

Toutefois, selon le père de Mikael, « Les médecins auraient dû savoir que mon bébé allait souffrir de cette maladie dès le premier mois de grossesse de ma femme ». Selon lui, un médecin l’a approché en aparté pour lui parler de cette maladie et l’aurait informé que généralement, l’hydrocéphalie est décelée avant même l’arrivée au monde du bébé. « Pourquoi donc n’a-t-on pas fait cette découverte dans le cas de mon enfant ? », se demande-t-il.

Remarques désobligeantes des infirmières

Pour la tante du nourrisson, c’est une négligence de la part du personnel hospitalier. « Allons dire qu’ils n’ont pas pu découvrir la maladie avant l’accouchement de ma sœur. Mais à la naissance du bébé, le personnel médical aurait dû réaliser que quelque chose n’allait pas. Mikael a été ausculté le 13 août dernier mais là encore, rien n’a été découvert. Ce n’est qu’après l’avoir emmené chez le médecin du privé que le personnel de l’hôpital a confirmé sa maladie, en recopiant ce qui était écrit sur le rapport du Dr Gersigny. Même nos proches ont remarqué que la tête de Mikael était anormalement plus grosse, mais nous étions tous sereins, et croyions qu’il irait mieux avec le temps. Hélas ! » Elle dénonce aussi les remarques désobligeantes de certaines infirmières, qui auraient lancé à la mère du bébé : « Alermant lin zet bebe en bas, akoz samem so la tete in gonfler ! » 

Selon la mère, le personnel de l’hôpital n’a pas mesuré la tête de son bébé, ce qui doit être fait pour chaque bébé qui naît. « S’ils l’avaient fait, ils auraient pu découvrir la maladie de Mikael. Si mon nourrisson ne souffrait pas de fièvre lundi dernier, je n’aurais jamais su qu’il avait de l’hydrocéphalie ! »

Ce n’est que durant la semaine écoulée que les médecins ont effectué les mensurations de la tête du bébé. Ils ont ainsi annoncé aux parents que le lundi 26 août, le petit subira une intervention chirurgicale pour introduire un tube dans sa tête, qui sera ensuite relié à son ventre. Grâce à ce procédé, le liquide cervical en surplus pourrait diminuer petit à petit. Cependant, les traitements à long terme de Mikael restent flous pour les parents, d’autant plus que les médecins leur ont déjà annoncé que cet handicap restera à vie pour le petit Mikael…

 

C’est quoi l’hydrocéphalie ?

L’hydrocéphalie est un trouble survenant au niveau du cerveau. Elle est caractérisée par une accumulation excessive de liquide cérébro-spinal ou liquide céphalo-rachidien (LCR), le liquide dans lequel baignent l’encéphale et la moelle épinière. Elle correspond ainsi à l’augmentation de la quantité de liquide céphalo-rachidien, provoquant la dilatation des cavités de l’encéphale.

Le signe principal est l’augmentation de volume de la tête. Le traitement des hydrocéphalies évolutives consiste en une dérivation du LCR dans une cavité naturelle où il peut se résorber.

Chez le nouveau-né (os du crâne non soudés liés par des fontanelles), l’hydrocéphalie provoque une augmentation du volume de la tête par extension, alors que chez l’adulte (os du crâne soudés en boite inextensible), le LCS provoque des lésions cérébrales par compression.