Un père de famille en attente d’une maison de la NHDC depuis plus de… 30 ans

Shyam Chakoor, âgé de 52 ans, a une longue carrière en tant que chauffeur d’autobus mais n’arrive plus à travailler à cause d’une blessure au pied. Lui et son épouse attendent depuis plus de… 30 ans une maison de la NHDC.

Shyam Chakoor nous explique qu’avant son mariage, soit depuis les années 1980, il avait ouvert un compte PEL (Plan-Épargne-Logement). On lui avait dans le passé proposé une maison à Mapou mais la maison n’était pas complétée. C’était lui qui devait faire les séparations et autres travaux dans la maison. Il avait alors refusé cette offre mais on lui avait informé qu’il y avait d’autres maisons.

Il vivait à cette époque dans la maison de ses parents avec son épouse, mais lors du décès de sa mère en 1998, les choses se sont chamboulées. Il a dû quitter la maison de ses parents. Cela fait 21 ans qu’il est locataire.

Depuis la famille Chakoor a changé de maisons trois fois. Celle qu’elle occupe actuellement, dans les parages de Curepipe,en est la quatrième.

Pour Shyam Chakoor, la location de diverses maisons depuis 21 ans constitue une dépense majeure, qui continue de s’accumuler vu qu’il doit s’acquitter de Rs 7 000 tous les mois, un argent qui aurait pu être utilisé à meilleur escient.

En 2001, ce père de famille de deux filles avait reçu une lettre de la National Housing Development Corporation (NHDC), lui expliquant que 186 maisons étaient en voie de construction à La Vigie, Curepipe, mais depuis, plus rien, jusqu’à maintenant. « Depi 2001, mone gagn sa lettre la. Abe kot lakaz la été, papa ? », se demande le quinquagénaire. À chaque fois qu’il essaye d’avoir des éclaircissements auprès des autorités, la réponse est toujours la même : « Les maisons à La Vigie sont en projet. »

 Un malheur ne vient jamais seul

Shyam Chakoor a travaillé pour la Corporation nationale de transport (CNT) pendant 10 ans. De 2001 à 2007, comme chauffeur il était employé sur une base temporaire. En juillet 2007, il est employé sur une base permanente, avec un salaire de base.

Mais en 2010, Shyam Chakoor devait recevoir une lettre de la CNT pour « Breach of Contract ». Cela parce qu’il avait accumulé des ‘sick leaves’ et des ‘local leaves’ pendant la période où il avait été employé sur une base permanente. Selon lui, la CNT ne l’a jamais informé que ce n’est qu’après 2 ans comme chauffeur sur une base permanente qu’il pourrait faire valoir ses ‘sick leaves’ et ses ‘local leaves’. Il a été mis à la porte le même jour, sans qu’on lui donne l’opportunité de se défendre devant un comité disciplinaire.

Shyam Chakoor maintient qu’il n’a reçu aucune ‘severance allowance’. Au niveau de  l’Inspectorat du Travail, il a été informé que la CNT est tenu obligatoirement de lui verser la ‘severance allowance’.

Il avait logé une plainte devant la Cour industrielle, mais son avocat ne s’était jamais manifesté. Faute de moyens, il n’a pu continuer avec cette affaire.

Depuis 2013, Shyam Chakoor travaille pour  une compagnie de bus individuels qui assure le service intra-urbain à Curepipe. A ce jour, il n’a reçu aucune fiche de paie. Le propriétaire de la compagnie l’a rassuré qu’il versait sa cotisation à la National Pension Fund (NPF) mais Shyam Chakoor ne sait pas si son patron dit la vérité.

Fin 2020, en conduisant un autobus, il devait se blesser au pied. Son pied reste enflé, et la blessure ne montre aucun signe de guérison. Il ajoute que tout en connaissant son état de santé, le propriétaire de la compagnie ne lui a apporté aucune aide.

Shyam Chakoor lance un appel pressant à la NHDC de bien vouloir considérer sa demande pour un logement.

Neevedita Nundowah