[VIDÉO] Brutalité policière alléguée : « J’ai subi les violences de l’ADSU sans aucune raison »

Cédric Dongour, 26 ans, un habitant de  Rose-Belle, est venu de l’avant pour dénoncer les abus de certains policiers. Il n’en revient toujours pas sur ce qui lui est arrivé aux mains des officiers de l’ADSU samedi dernier 14 novembre.

Ce jour-là, Cédric attendait en dehors d’une boutique de Rose-Belle pour acheter du pain. Un quatre-quatre de l’ADSU et d’autres véhicules de police se sont arrêtés à sa hauteur. Les policiers sortent des voitures et disent à Cédric qu’ils veulent effectuer une fouille corporelle sur lui.

« Mone coorperer mais mone dire ki ene sel dimoune fouille moi. Zot in koumans entoure moi, pousse-moi ek abriti moi. Mone dire zot mo ena mo ban droits constitutionnels, ek saki zot pe fer la, li pas seryer », nous décrit le jeune homme.

Les policiers font monter Cédric dans un véhicule. À l’intérieur, il est roué de coups de poing par les officiers jusqu’au poste de l’ADSU à Ballisson. Mais le calvaire de Cédric ne fait que commencer. Les officiers vont continuer de le rouer de coups. Ils vont jusqu’à fouiller dans son portefeuille, en le menaçant qu’ils allaient  placer des ‘pouliahs’ sur lui.

« Ene officier poz mwa question. Ler mo reponn, ene lot tap mwa kout poing. Li dir mwa, pa reponn, ki to pe reponn,  to pas gagn droit reponn nou toi », nous raconte Cédric. Ce dernier maintient que depuis son arrivée dans les locaux de l’ADSU, il a coopéré pleinement avec les officiers.

Les officiers vont aussi l’interroger sur  l’argent qui se trouvait dans son portefeuille. Selon les dires de Cédric, cet argent provient de son travail.

Au final, aucun objet illicite n’a été retrouvé sur le jeune homme. « Mais ti ena en lame cutter ar moi. Mo servi sa parski mo instal ban bardo [NdlR : des tuiles] lor lakaz. Kan dibwa  tass dan mo la main, be mo tir li avek sa. Li pas en zafer danzere. Me zot ine servi sa kont mwa», nous fait-il comprendre. Selon Cédric, les officiers essayaient de trouver toute sorte d’excuse pour le coincer. À un moment donné, ils vont même attirer son attention sur le fait qu’il  ne portait pas de masque.

Les officiers devaient finir par placer une feuille de papier devant Cédric, en lui disant de signer au bas. «Zot dire moi, sign sa, après to aller. Papier la blank mais en bas, ine ekrir ki mo dakor avek ban statement ki mo ine donner, mais mo pane donn okenn statement », insiste le jeune homme, qui ajoute qu’il a signé de crainte qu’il ne lui arrive le pire. Ce dernier, n’ayant pas le choix, a dû signer pour pouvoir partir, mais insiste que c’est contre son gré qu’il a apposé sa signature sur cette feuille de papier.

Cédric a pu quitter les lieux et s’est rendu à l’hôpital de Rose-Belle. Sur place, un médecin l’ausculte. On lui fait passer aux rayons X.  En revenant, il n’a pu passer avec le même médecin. Or, il avait déjà dit qu’il allait faire une demande pour une Form 58, mais on devait lui dire qu’il y avait une procédure pour cela. Un policier en uniforme vient bavarder avec lui. Le policer devait lui demander qui l’avait battu. « Je lui ai avoué que c’est l’ADSU qui m’a violenté », nous explique Cédric. « Il m’a alors conseillé d’aller à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) », nous dit-il.

Après sa sortie de l’hôpital, Cédric a confirmé au poste de police de sa localité s’il doit bien porter plainte à l’IPCC. Et effectivement, Cédric a bien porté plainte à l’IPCC le lundi 16 novembre.

Cédric a dû se rendre une nouvelle fois à l’hôpital de Rose-Belle. Mais sur place, il a dû remplir une nouvelle carte car l’hôpital n’avait plus son dossier. « Banla in rode mo dossier, in pran impe letan avan gagn li mais mo pa pe sir si mo dossier mem sa », avance Cédric.

Cédric est sûr qu’il n’est pas la seule personne qui subit des brutalités policières sans aucune raison. C’est ainsi qu’il est venu de l’avant pour nous faire part de sa mésaventure. Il nous confie aussi que depuis cet incident, il vit dans une peur constante et hésite même avant de sortir hors de sa maison. Il craint qu’il ne rencontre ces officiers pour la seconde fois.

Affaire à suivre.