Vol ou règlement de compte ?

Le flou persiste sur le meurtre de Janice Farman, dont le corps a été retrouvé dans son lit avec des blessures aux petites heures de vendredi matin à l’Avenue Bricks Empire à Albion. La voiture de la victime ainsi que plusieurs articles de valeur ont été emportés.

 Les faits se sont produits aux alentours de 00 h 30, selon la version officielle de la police. C’est le fils adoptif de la victime, atteint d’autisme, qui a donné l’alerte en appelant une amie de sa mère pour l’avertir de ce qui s’est passé. Avant de venir sur les lieux, l’amie a informé la police de l’appel de détresse et ce sont des policiers du poste de police d’Albion qui sont arrivés en premier sur les lieux aux alentours de 1 h 30 du matin.

Arrivés à l’avenue Bricks Empire, deux policiers ont retrouvé le portail de la maison de la victime ouverte, de même que la porte du salon. Le fils autiste a expliqué aux policiers, non sans difficultés, ce qui s’était passé. À l’intérieur de la maison, un désordre indescriptible. Le garçonnet a dirigé les policiers dans la chambre de sa mère. Cette dernière était allongée avec des blessures à la bouche. Mandé sur les lieux, le médecin du SAMU n’a pu que constater son décès.

C’est en présence de l’amie de sa mère que le fils de la victime a fait le récit de ce drame. Il a raconté avoir été réveillé par un grand bruit dans la maison. Il a trouvé trois hommes encagoulés qui luttaient avec sa mère. À bout de forces, elle a dû abandonner. C’est alors que l’un des malfrats devait étouffer Janice Farman avec un oreiller.

Les trois hommes ont ensuite emporté un téléviseur, un ordinateur portable, un console de jeux ainsi que des bijoux et ont pris la fuite dans la voiture de la victime, une Nissan Tiida, immatriculée 4389 AG10, de couleur dorée. La voiture a été retrouvée à Trois Mamelles dans la journée de vendredi.

Le mystère plane sur ce crime

L’autopsie, pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal, et le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer, attribuent le décès à une asphyxie due à une compression du cou. Des blessures ont aussi été retrouvées aux lèvres et au nez.

Depuis vendredi matin, plusieurs équipes d’enquêteurs travaillent sur cette affaire. Parmi, la Criminal Investigation Division (CID) de la Western Division, la Field Intelligence Officers (FIO) et la Major Crimes Investigation Team (MCIT). À ce stade, aucune piste n’est à écarter.

Plusieurs zones d’ombre entourent cette affaire, et les enquêteurs ne négligent pas la piste d’un règlement de compte. Aucun signe d’effraction à l’intérieur de la maison et les malfrats ont eu un accès facile et sont entrés par la porte principale du salon. Les enquêteurs tentent de savoir si c’était un vol qui aurait mal tourné ou un meurtre maquillé en vol. D’ailleurs, il y aurait trois personnes qui rendaient souvent visite à la victime.

De plus, les voisins affirment que les chiens n’ont pas aboyé pendant la nuit. Janice Farman connaissait-elle ses assassins ? À l’avenue Bricks Empire à Albion, c’est la consternation après ce drame. Un sentiment d’insécurité s’est installé depuis ce drame.

Jimmy Laurent, un chanteur mauricien
Jimmy Laurent, un chanteur mauricien

Jimmy Laurent, un chanteur mauricien vivant à l’étranger, actuellement en vacances à Maurice, se dit choqué après avoir appris cette nouvelle. C’est en rentrant chez lui aux alentours de 1 h 45 du matin qu’il a constaté la présence de deux policiers dans la rue. Intrigué, il a approché les deux agents qui l’ont informé du meurtre. « Les deux policiers se trouvaient à côté de leur fourgonnette, et ils m’ont informé de ce drame, c’est effroyable », nous confie le chanteur.

C’est une atmosphère accablante qui règne dans cette région depuis vendredi matin. Jimmy Laurent affirme que ses proches sont très affectés par cette affaire. Son fils, qui est également en vacances dans le même groupe d’immeubles, lui a signifié son intention de quitter Albion pour aller terminer ses vacances dans un hôtel.

Janice Farman vit à Maurice depuis plus de cinq ans. Directrice d’une compagnie privée, elle quittait chaque jour Albion pour son lieu de travail à Quatre-Bornes. Mais depuis quelque temps, elle avait signifié son intention de quitter Maurice, nous a confié son ancien époux, Jean-Baptiste Moutou. « Malgré que nous soyons séparés depuis quelque temps, nous étions toujours en contact. Il y a quelques jours, elle m’avait signifié son intention de retourner en Ecosse, et m’avait demandé d’entamer des démarches pour son retour », explique Jean Baptiste Moutou. Ce dernier a été interrogé par les limiers mais a été autorisé de rentrer chez lui, car il aurait un alibi le soir du drame.

Les larmes aux yeux, Priya, la quarantaine, a des difficultés à retenir ses larmes. Elle a connu l’Écossaise pendant presque deux mois, avec qui elle travaillait comme bonne. Vendredi matin, comme à l’accoutumée, elle a écouté la radio avant de quitter sa maison pour son lieu de travail à Albion. C’est alors qu’elle a entendu le nom de sa patronne. « Kan mo tender, mo pas ti pe croire, mo pe dire capav ine faire ene erreur », raconte cette dernière. Elle avait quitté la maison plus tôt que prévu pour se rendre à Albion. Arrivant à l’Avenue Bricks Empire, elle constate la présence des policiers devant la maison de sa patronne et des bandes jaunes, interdisant tout accès. « Ti ene extra bon dimoune sa, kifer ine faire sa avec li, jamais ti ena ene mauvais cozer avec li, tout le temps li souriant, mone gagne ene extra choc », explique cette dernière.

Depuis vendredi matin, pas moins d’une dizaine de personnes ont déjà été interrogées par les enquêteurs. Ce sont des personnes considérées comme étant proches de la victime. Des ouvriers qui effectuaient des travaux dans la cour de la victime ont aussi été interrogés.

Les enquêteurs cherchent à avoir plus de détails sur les fréquentations sur la victime, ainsi que sa vie quotidienne. L’enquête se poursuit.

La victime laisse derrière elle son fils adoptif de 10 ans, autiste

À l’Avenue Brick Empire, Albion, le temps s’est arrêté. Un petit garçon âgé de 10 ans et souffrant d’autisme voit sa mère froidement assassinée sous ses yeux.

Janice Farman a adopté ce petit garçon atteint d’autisme en 2007. La mère biologique du petit l’avait enfanté à l’âge de 11 ans. D’ailleurs, elle ne souhaitait pas élever cet enfant car elle avait été abusée sexuellement par le père.  C’est alors que Janice a fait toutes les démarches pour adopter ce petit et rêver d’un bel avenir pour lui.

Après avoir appris la nouvelle, la mère biologique du petit s’est rendue à la Child Developement Unit pour le rencontrer mais elle n’a pas été autorisée à le faire.