Sharmeen n’a que 12 ans. Pourtant, depuis lundi dernier, son nom est sur toutes les lèvres. À cet âge, ayant brûlé les étapes, elle entame son School Certificate et réussit brillamment. Cette jeune élève de la City College est une véritable source d’inspiration. Un vrai exemple pour les jeunes Mauriciens, voire les jeunes du monde entier ! Rencontre avec ce petit génie dont l’humilité et la sagesse étonnent. Nous avons aussi rendu visite à quelques collèges pour vous ramener les témoignages des élèves qui ont brillamment réussi à leurs examens.
Âgée de 12 ans, elle fait la fierté de Plaine Verte. Cette élève de la capitale a affronté de difficiles étapes académiques malgré son jeune âge. Sunday Times est allé à la rencontre de la jeune prodige. Sa performance extraordinaire continue de surprendre et elle continue de recevoir les félicitations de toutes parts.
Une intelligence hors pair
La famille Choomka compte sept filles en tout. Une sœur de Sharmeen est enseignante, deux autres sont avocates (dont l’une d’entre elles est la directrice de l’IBA), une autre est comptable et une autre encore a récemment rejoint les rangs de la force policière. Sharmeen est la benjamine des Choomka. Ce qui rend cette famille différente des autres, c’est que la plupart des filles n’ont pas suivi leur parcours scolaire comme cela se fait normalement. La raison : leur intelligence hors du commun.
Avec 10 unités, Sharmeen entame le HSC cette année avec confiance malgré son âge. « Education pas ene fardeau, sa pou aide nous dans lavenir », nous dit-elle. Dès sa petite enfance, elle a ‘frogleaped’ les classes comme la maternelle et la cinquième. Née dans une famille musulmane, ses parents ont suivi la tradition de la majorité des familles de Plaine Verte et l’ont admise dans une ‘madrassa’, celle de Zamzam. Elle continue à suivre des cours islamiques là-bas et nous dit que ses études ne l’empêchent pas de le faire. Après les examens du CPE, elle rejoint le collège GMD Atchia. Malgré qu’elle aimait beaucoup ce collège, elle a dû opter pour un transfert.
Reconnaissance envers les parents
Cette enfant prodige, ayant déjà ‘sauté’ les classes en primaire, veut faire la même chose au GMD Atchia State College. Mais dans cet établissement secondaire, cela est impossible. Elle optera alors pour un collège privé après avoir complété la Form I et la Form II au GMD Atchia. Elle a pu s’adapter facilement au changement d’école et de classes. Remplie de reconnaissance pour les siens, elle nous explique que ses sœurs et ses parents l’ont beaucoup soutenue et encouragée pour défier le cycle scolaire.
Après avoir opté pour des matières comme la littérature anglaise, Islamic Studies, Additional Mathematics, Accounts et Computer Studies au niveau du SC, elle va réussir un véritable exploit en obtenant 10 unités. « Mo très fière et banne parents oussi très fiers », nous dit-elle avec simplicité.
Pour son père, Beeyah Choomka, elle n’a qu’Un seul à remercier : le Créateur. Pour lui, l’Islam est primordial dans la vie d’un musulman. « Sharmeen fer so bann namaz, li alle so madrassah tou. Tous les gramatins, li ti pé levé, li ti pé alle madrassah Zamzam. » Avant de quitter les Choomka, il nous révèle le rêve de sa benjamine : « Li ti kontan pou vinn avocate ».
À la rencontre des élèves qui ont brillamment réussi
À la James Burty David SSS, Nooredine Lallbahadur est très heureux après avoir décroché 12 unités en Form V. Ce jeune de Pointe-aux-Sables a rejoint l’un des collèges les plus en vue de la capitale en 2012. Cinq ans plus tard, il fait la fierté de ses parents, encore une fois. Il se dit soulagé après avoir reçu ses résultats lundi. Tout de même, il nous dit que le papier d’Additional Mathematics et celui d’Accounts n’étaient pas du gâteau. « Addmaths ti impé difficile, Accounts oussi pareil. » En lui demandant s’il a eu recours aux leçons particulières pour réussir aux examens, il répond oui, mais « seulement en Economics ». Ce dernier souhaiterait remercier ses parents, ses amis et ses professeurs qui l’ont soutenu coûte que coûte et qui continuent de le faire jusqu’à présent. Ce fan des Reds souhaiterait poursuivre son HSC au James Burty David SSS, avant de prendre une décision sur le choix universitaire après le HSC.
Zayrah est une élève en Lower VI. Après avoir eu 7 unités aux examens du SC, elle est très fière de ses résultats. Cette passionnée de natation nous révèle le secret de sa réussite. « Il faut savoir gérer son temps. Entre l’école le matin, les révisions le soir et la natation entretemps, une bonne nuit de sommeil est très importante. Je me suis beaucoup exercée sur les ‘past papers’, ce qui m’a aidée énormément. La famille est tout aussi importante ; je souhaite remercier ma mère, mon grand-père et mes profs ». Cette jeune fille de Vallée Pitot rêve d’être économiste et écrivaine. Elle pense que la réforme du Nine-Year Schooling est une bonne chose. « Cela évitera la pression et aussi la compétition malsaine qui débute dès le plus jeune âge », nous dit-elle.
Son amie, Ameena, une habitante de Plaine Verte, est aussi étudiante au collège GMD Atchia. Après avoir laissé couler quelques larmes de joie après avoir su qu’elle a eu 9 unités, elle nous explique comment elle a fait pour réussir à ses examens du SC. Très appliquée, elle souhaiterait tout d’abord remercier Dieu avant tout. « J’ai eu ce résultat par la grâce du Créateur. Je dois aussi remercier mes parents, mes profs et mes amies », déclare-t-elle. Avant de terminer, elle nous livre le secret de sa réussite. « Tout commence par une bonne base. Il faut aussi savoir gérer son temps pour accorder révision et loisirs », déclare-t-elle.
Au Piton State College, qui a eu une réussite de 93,88 %, nous partons à la rencontre d’un élève hors pair qui a brillamment réussi. Étudiant dans la filière économique, Tikshan Soobanah a eu 1 unité en français et 2 unités en littérature française. Au total, il a eu 7 unités, faisant la fierté de ses parents. En lui demandant son opinion sur le Nine-Year Schooling, il nous répond avec humeur : « Je ne comprends pas trop ce système ». Il nous relate qu’il ne sait pas encore ce qu’il veut faire dans l’avenir, comme bon nombre d’adolescents. « Pa koné aster-la, mais je souhaite remercier mes parents, mes profs et mes amis, et tous ceux qui m’ont aidé », dit-il. Il souhaite continuer dans son collège même, à Piton.
Les recteurs affichent leur satisfaction
Certains établissements comme le Queen Elizabeth College, affichent presque toujours une réussite à 100 %. Sollicité pour une déclaration sur la performance des élèves du QEC, le recteur nous fait la sourde oreille. Nous contactons ensuite le Collège Royal de Curepipe. La rectrice, Chitra Awootar, nous informe que le collège a un taux de réussite de plus de 99 %. « Le 23 janvier, on aura le statement of results et on aura les données sur les performances des élèves », nous dit-elle. Pour le HSC, elle nous confirme que les élèves auront leur mot de passe prochainement pour pouvoir vérifier leurs résultats en ligne le 3 février.
À quelques mètres du RCC, un autre collège de la région, le Curepipe College, nous ouvre ses portes. Neetesh Sewpal, recteur de cet établissement, nous relate l’atmosphère qui règne au collège après les résultats du SC. « Pour nous, c’est très bien, nous avons eu une hausse dans le taux de réussite par rapport à l’année dernière. Cette année, le taux de réussite avoisine la barre de 74 %. On a progressé d’environ 15 % ». Sur son écran d’ordinateur, il nous montre les résultats d’un de ses meilleurs élèves. On peut lire plusieurs ‘A’ et ‘B’ qui sont affichés à côté des matières.
En lui demandant son opinion sur le Nine-Year Schooling, il nous répond que c’est un changement qu’il accueille avec positivité. « Pour le Grade 7 qui est en vigueur depuis le début de l’année, on a eu 105 nouveaux élèves qui ont choisi notre établissement pour poursuivre leurs études. Une des raisons est que nous offrons toutes les filières, que ce soit Technical, Arts, Science et Economics.»
À Quatre-Bornes, la Morning Star School, qui reste assez méconnue des Mauriciens, est aligné sur le système éducatif anglais moderne, qui diffère de celui de Cambridge. Leonard Boy, le recteur, nous affirme que les 3 élèves qui ont néanmoins opté pour les examens du SC, ont réussi avec brio. « Comme on ne se sert pas du système de Cambridge, je suis très fier de la réussite de notre établissement aux examens du SC. En seulement cinq mois, nous avons formé les trois participants pour prendre part à ces examens », nous dit-il.
Les filles toujours mieux que les garçons
Cette année, tout comme les années précédentes, les filles ont mieux travaillé aux examens du School Certificate que les garçons. 14 885 élèves en tout ont pris part aux examens du SC en novembre 2016. Le taux de réussite est de 71,93 %, soit 10 651 élèves. Pour les filles, elles ont été au nombre de 8 019 à prendre part aux examens, avec un taux de réussite de 75,09 %, alors que les garçons étaient au nombre de 6 866, avec un taux de réussite de 68,23 %.