• La piste en bonne voie : un premier contingent de travailleurs indiens attendu le 15 novembre prochain
  • Le ‘Resident Manager’ agace

Ce sujet domine l’actualité depuis quelque temps. La présence des militaires indiens à Agalega se précise peu à peu mais demeure toujours inexpliquée. Si pour les autorités mauriciennes, il s’agit là d’une situation normale, l’inquiétude est de mise chez les habitants de l’île… même si le gouvernement persiste et signe à l’effet que la question de céder Agalega aux Indiens ne se pose pas. Pourtant, personne n’est en mesure de dire pourquoi la Grande péninsule investit autant dans la construction d’une piste d’atterrissage.

Marwan Dawood

Depuis la vente par l’État mauricien et par la Mauritius Shipping Corporation du navire Mauritius Pride, Agaléga s’est retrouvé isolée, forçant les autorités à envoyer le Mauritius Trochetia desservir l’île deux fois l’an. Depuis, le navire MV Anna a été mis à contribution mais en raison des conditions de débarquement hors-lagon à Agaléga, les déplacements de ces deux navires sont limités.

Cette semaine, c’était la fin de la présence sur l’île après un an pour les officiers de police, des gardes-côtes et des membres de la SMF. La grande surprise est finalement survenue avec l’arrivée du navire indien MS Tarkash dans la zone de débarquement d’Agalega. Des militaires indiens ont alors procédé au transfert des effectifs mauriciens d’Agalega vers Maurice.

Selon les explications obtenues auprès des autorités compétentes, l’intervention du MS Tarkash a été sollicitée en raison d’une panne sur le bateau de la National Coast Guard qui devait effectuer le voyage. Mais ce n’est pas tout : les officiers médicaux à bord du MS Tarkash ont, selon nos renseignements, effectué des examens médicaux gratuits sur les Agaléens pendant leur séjour.

C’est dans le domaine public depuis un moment déjà. L’Inde va entièrement financer la construction d’une piste d’atterrissage longue de 3 km sur l’île.  Les travaux doivent, selon une source proche du dossier, démarrer avant la fin de l’année. Un premier contingent de travailleurs indiens engagés par Afcons Ltd, la compagnie indienne qui a décroché le contrat, est attendu dans l’île le 15 novembre prochain.

Exempté d’un permis Environment Impact Assessment (EIA) pour « empess dimoune mett baton da la roue » (dixit Fazila Jeewa-Daureeawoo, VPM et ministre des Collectivités locales), la piste sera construite sur l’île du Nord, qui fait 12,5 kilomètres de long. De ce fait, l’infrastructure occupera un quart de la longueur de l’île et permettra l’atterrissage d’avions de type B 737-900 et A321, des appareils pouvant  transporter plus de 200 passagers. À noter qu’Agalega compte 300 résidents permanents. La jetée par contre pourra accueillir des bateaux de 149 mètres de long.

Un ‘Resident Manager’ irritant

Cela fait quelque temps déjà que le nouveau Resident Manager à Agalega, envoyé par l’OIDC, fait des mécontents. Entre des réunions mal organisées et des instructions non respectées, cet homme nommé en 2017 a même subi les foudres de Fazilah Jeewa-Daureeawoo lorsque cette dernière avait fait le déplacement dans l’île le mois dernier.

Aucune femme à bord !

Le gouvernement a décidé de mettre le Dornier à la disposition des patients nécessitant un transfert urgent à Maurice pour des soins. Cependant, l’absence d’une infirmière dans l’équipe médicale fait sourciller plus d’un. Selon certains habitants, c’est un des médecins présents dans l’île qui serait à l’origine de cette décision surprenante. Il y a quelques jours, une femme a dû être transférée d’Agalega pour un cas de « threatening pregnancy ». Or, dans l’avion, il n’y avait que des hommes et pas de présence féminine. Heureusement pour elle, elle a pu être soignée à Maurice mais dans son entourage, on avance que le traumatisme subi par la femme la marquera pour longtemps.