En une semaine, trois anciens policiers ont porté plainte contre Anil Kumar Dip, ancien Commissaire de police, pour abus de pouvoir. Le dernier cas en date est Rajeshwar Moosoohur, un ancien Assistant Surintendant de Police (ASP). Âgé de 62 ans, il a déposé une plainte officielle à la station de police de Triolet le 22 novembre 2024, dénonçant des abus d’autorité présumés commis par l’ex-Commissaire de Police, Anil Kumar Dip. Il retrace toutes les pressions et les persécutions qu’il aurait subies, et qui auraient culminé avec sa démission forcée en mai 2024.
Les faits remonteraient à 2015, lorsqu’il était encore au sein du Central Criminal Investigation Department (CCID). M. Moosoohur, alors chargé d’une affaire de fraude financière majeure impliquant la Bramer Bank, aurait soumis un rapport détaillé au Bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP), suivant la voie hiérarchique via M. Mannaram, alors Surintendant de Police (SP), et M. Jangi, alors Assistant Commissaire de Police (ACP). Ce rapport impliquait plusieurs personnes, dont Anil Kumar Dip, alors Assistant Commissaire de Police (ACP), sa femme et son fils. Bien que les suspects aient été arrêtés, ils furent relâchés sous caution, et M. Moosoohur suggéra dans son rapport des poursuites contre plusieurs des parties impliquées, y compris la famille de l’ACP.
Les conséquences de cette affaire n’auraient pas tardé à se manifester. M. Mannaram aurait été forcé de quitter la force policière, tandis que, selon lui, M. Jangi aurait été transféré de manière punitive à l’École de Formation de la Police. M. Moosoohur lui-même aurait été muté à la police d’Abercrombie le 15 juin 2022, peu après la nomination d’Anil Kumar Dip au poste de Commissaire de Police.
Durant son affectation à Abercrombie, M. Moosoohur affirme avoir été sous surveillance constante, subissant des pressions de la part de ses supérieurs. Il évoque des rapports réguliers faits par des officiers proches de Dip et d’autres agents de renseignement, destinés à scruter ses actions. M. Moosoohur aurait également été averti qu’il pourrait être contraint à démissionner si des fautes étaient commises sous son commandement. Face à cette menace constante, il a pris la décision difficile de quitter la police contre son gré, mettant fin à sa carrière le 1er mai 2024.
Un autre incident marquant s’est produit en novembre 2022 lors d’une réunion stratégique de la force policière, présidée par le Commissaire de Police. M. Moosoohur rapporte avoir été publiquement humilié et insulté par Anil Kumar Dip en présence de hauts responsables de la police, ce qui lui aurait causé un profond stress moral et une souffrance psychologique. L’objet des insultes portait sur une affaire concernant l’abri “L’Oiseau du Paradis”, un dossier dont M. Moosoohur n’était nullement responsable.
Convaincu que son intégrité professionnelle et personnelle a été bafouée, M. Moosoohur a décidé de faire appel à la justice. Il demande qu’une enquête criminelle soit menée contre l’ex-Commissaire de Police pour abus d’autorité, en invoquant l’article 77 du Code pénal, et pour torture mentale, conformément à l’article 78. Il a également précisé qu’il se réserve le droit d’intenter une action civile contre l’ancien Commissaire.
Tout au long de sa carrière, M. Moosoohur affirme n’avoir jamais fait l’objet d’un rapport disciplinaire et avoir toujours maintenu un code de conduite exemplaire. Il considère que les abus d’autorité allégués de l’ancien Commissaire représentent une violation flagrante des droits des travailleurs.
Pour rappel, mardi dernier, l’ex-ASP Roshan Kokil s’était rendu au CCID où il a consigné une déposition contre l’ex-responsable des Casernes centrales pour abus de pouvoir suite à sa mise à la retraite forcée. Et jeudi, c’est Lallah Pursun, ancien Chef Inspecteur de police qui a porté plainte contre Anil Kumar Dip. Ce dernier a expliqué avoir souffert d’un Serious Anxiety Disorder suite à ses multiples transferts au sein la force policière lorsqu’Anil Kumar Dip était CP.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la protection des officiers qui osent s’attaquer à des affaires sensibles impliquant des personnalités haut placées. Elle met également en lumière les conséquences d’un système où le pouvoir peut être utilisé comme outil de représailles.