- Avinash Gopee est-il « l’homme de paille » de Lakwizinn, veut savoir l’opposition
- Prakash Maunthrooa maintenu à la tête de la CWA en dépit des irrégularités notées et de l’institution d’un comité d’enquête
Nous avons révélé dans notre dernière édition (30 juin 2024) comment Avinash Gopee a touché le jackpot avec le gouvernement MSM. Contrats, nominations, terrains, prêts bancaires, location… Il a fait le plein. Pourquoi obtient-il tout sur un plateau d’argent ? Est-il aussi puissant ou n’est-il qu’un paravent ? « Ou kapave empes dimoune demander si li pas l’homme de paille du chef de Lakwizinn ou du chef du MSM ? », se demande d’ailleurs le leader de l’Opposition, le Dr Arvin Boolell. Est-il le prête-nom de quelqu’un, comme veut le savoir également le whip de l’opposition, Patrick Assirvaden ? « Eski li ene homme de paille, ou femme de paille, pou kiken », demande-t-il. La question se pose et est même pertinente après les récents développements. Est-ce la raison pour laquelle Avinash Gopee est protégé par l’Hôtel du gouvernement, au point où une PNQ sur toutes les nominations et facilités qu’il a obtenues sous le gouvernement MSM a été catégoriquement rejetée par le goalkeeper Sooroojdev Phokeer vendredi ? Et ce, sans qu’il n’y ait de justification plausible et acceptable.
« C’est un jour sombre pour la démocratie parlementaire », a réagi le leader de l’Opposition, Arvin Boolell après le rejet sans justification de sa PNQ vendredi. Pourtant, cette question était « politically et parliamentary correct » selon les provisions des ‘Standing Orders’, insiste-t-il. « Cette personne obtient des facilités de beaucoup de ministères en termes d’inside information et de gratuité. Des facilités à travers des contrats, que ce soit pour les Expression of Interests ou des contrats tailor-made », confie le Dr Boolell. Et de faire des révélations : « Landscope donne li la terre. Et ki sanla ki pé loué sa ? Economic Development Board. EDB loué sa pendant komié temps ? 10 bananés. Et sa avant bâtiment monté ! Fini signe contrat. Bâtiment pas existé. Lors en bâtiment fantome, pe signe contrat ». Le leader de l’Opposition dit aussi savoir qu’il y aurait eu des pressions sur le board d’EDB pour qu’il loue cinq étages du bâtiment appartenant à Avinash Gopee à Ébène. La location mensuelle de l’EDB s’élève à Rs 4, 1 millions. En dix ans, Avinash Gopee aurait ainsi récolté plus de Rs 500 millions rien que de la part de l’EDB.
Location mensuelle de Rs 8, 7 millions
Sans compter que la FSC est également locataire de PHS Investment Ltd, société appartenant à Avinash Gopee, se trouvant au 7 Exchange Square à Ébène. Jusqu’ici, la FSC a déboursé une location de plus de Rs 28 millions, à raison d’une location mensuelle de Rs 4, 6 millions, pour des bureaux toujours inoccupés. Entre l’EDB et la FSC, le ‘blue-eyed boy’ du MSM empoche un joli pactole de Rs 8, 7 millions mensuellement ! Ce n’est pas tout, puisque la SBM occupe également quatre étages du bâtiment de Gopee. Pour quel montant ? Rs 600 millions, selon le député Patrick Assirvaden. Mais ce qui est plus grave, selon Arvin Boolell, c’est que la SBM aurait pu y construire son propre bâtiment, ayant déjà un terrain d’un arpent dans cette localité à Ebène. « À la fin de 10 ans, ou koné komié camarade la, Missié Gopee, pou fer ? Plis ki ene milliard roupies ! », révèle Arvin Boolell.
Le leader de l’Opposition est aussi revenu sur les terrains obtenus par Avinash Gopee au Réduit Triangle, dont celui destiné initialement au Centre culturel tamoul, et celui où se trouve Royal Green. Il a ainsi relevé un conflit d’intérêts entre les projets d’Avinash Gopee et la position qu’il occupe à la présidence de la ‘Tourism Authority’. Et de marteler : « Zot koné zot ti pou gagne bocou dimal avec sa question la ». « Il est au centre du pouvoir à l’Hôtel du gouvernement », ajoute, pour sa part, le whip de l’opposition, Patrick Assirvaden, en rappelant qu’Avinash Gopee siège dans plusieurs conseils d’administration, qu’il a l’oreille du Premier ministre et qu’il dispose de moyens financiers énormes. « Pas scandale du siècle sa. Ki kalité zoli lizié sa Missié Gopee la kapave ena… ene bleu foncé sa blue-eyed boy la.. pou ki li gagne tou sala et pou ki sa question la rejetée ? ». « Et ils ont le culot de parler de financement politique quand autant de milliards de roupies sont offerts à une personne ! », s’exclame Patrick Assirvaden.
Revers mais aucune sanction pour Maunthrooa
Avinash Gopee n’est pas le seul ‘blue-eyed boy’ que le gouvernement a tenté de protéger cette semaine. Prakash Maunthrooa, qui a également fait l’objet d’une PNQ mardi, est toujours maintenu à son poste de directeur général de la CWA, en dépit des dénonciations de l’ex-Chief Internal Auditor (CIA). D’ailleurs, le ministre de l’Énergie et des Services publics, Joe Lesjongard, a avoué avoir institué un comité d’enquête pour faire la lumière sur ces allégations. Au grand dam de Prakash Maunthrooa, mais celui-ci n’a pas à s’en faire, puisqu’il ne sera pas sanctionné tant que ce comité ne soumet pas son rapport. C’est ce que Joe Lesjongard a soutenu au Parlement alors qu’Arvin Boolell réclamait sa suspension ou sa démission. Est-ce parce qu’il est proche du PMO, ayant précédemment occupé le rôle de Senior Advisor du Premier ministre ? Encore une fois, la question se pose.
Le leader de l’Opposition a révélé plusieurs irrégularités concernant le projet d’‘Internal Pipes Replacement Programme’. « Joe Lesjongard n’a à aucun moment défendu Prakash Maunthrooa. Il sait qu’il y a eu beaucoup de manquements », a souligné Arvin Boolell lors de sa conférence de presse peu après. Se référant au Compliance Report soumis par l’ancienne CIA, il a énuméré les différentes défaillances. « C’est incroyable ce qui se passe. S’il y a une enquête interne en cours, ce n’est pas correct que M. Maunthrooa reste en fonction. Ena ene catalogue d’erreurs ki line fer », a insisté Arvin Boolell. Et d’enfoncer le clou dans le cercueil de Prakash Maunthrooa : « J’ai vu une vidéo où il malmène cette dame (ex-CIA), lui ainsi que le Chief Financial Officer et la personne responsable de l’administration. Zot malmène madame la. Zot pousse li à la porte de la sortie. Li ena ene influence maléfique lor board. Fer board rejette rapport sa madame la ». Arvin Boolell qualifie d’inacceptable ce qui se passe, tout en égratignant Prakash Maunthrooa sur l’affaire Boskalis.
Rajesh Bhagwan, député du MMM, accuse Pravind Jugnauth d’être « coupable » de cette situation. « Tout le monde sait comment j’ai dénoncé les frasques de Maunthrooa depuis 2014, alors Senior Advisor du Premier ministre, la main droite de Pravind Jugnauth. Il siège toujours sur le board de la SBM, malgré tous ses fracas commis à la MMA, l’EDB, et à Air Mauritius » a ajouté le député mauve. « Le ministre Lesjongard depi longtemps li gêné parski missié la pas prend l’ordre are li. Maunthrooa prend l’ordre depi bâtiment Trésor Premier ministre », a-t-il soutenu. Et d’insister : « Li bizin allé ! Jugnauth coupable et responsable devant ses milliers de consommateurs ».
Location mensuelle de plus de Rs 4, 1 millions pour l’EDB
Selon nos informations, l’EDB loue un espace s’étalant sur une superficie de 5000 m2 contre une location de Rs 3 589 750 et un espace additionnel de 170 m2 pour Rs 218 500 par mois. À cela, il faut aussi ajouter les frais de syndic qui s’élève à Rs 295 000. Au total donc, la location mensuelle de l’EDB s’élève à Rs 4 107 750.
FSC
Mardayah Kona Yerukunondo, victime collatérale ?
L’ex-chairman de la FSC, Mardayah Kona Yerukunondo, est-il un bouc émissaire dans la polémique entourant les bureaux inoccupés coûteux de la FSC ? C’est la question qui se pose après qu’il ait été remplacé par Harvesh Seegolam à la présidence de cette instance cette semaine. Officiellement, aucune raison n’a été fournie pour expliquer cette décision. Dans certains milieux toutefois, l’on insiste sur le fait que la FSC ne pouvait se permettre d’être l’objet de polémique ou de critique, d’où l’urgence de rétablir sa réputation. L’ex-chairman aurait donc été une victime collatérale. À la FSC, on s’active entretemps pour que les nouveaux bureaux à Ebène soient meublés et occupés dans les plus brefs délais.
