Carburants : « L’incompétence et la gourmandise du GM préviennent toute baisse des prix », selon Cader Sayed-Hossen

Après une flambée du prix du pétrole en début d’année, principalement en raison de l’invasion de la Russie en Ukraine, ce prix connait une baisse ces derniers temps. Les cours du baril de pétrole ont d’ailleurs chuté par 20% durant ces deux derniers mois. Une baisse qui est provoquée par le maintien de l’exportation russe du pétrole brut et le risque de récession en Europe. Cette tendance à la baisse se poursuivra d’ailleurs, selon les experts. Le cours du baril de Brent, qui est la référence en Europe, était ainsi en-dessous de 95 dollars cette semaine, comparé à 123 dollars en mars 2022. Une baisse qui permet aux automobilistes à travers le monde de respirer. Surtout quand une baisse substantielle est encore attendue. Sauf que Maurice ne suit pas le reste du monde. En effet, cette baisse mondiale des prix du pétrole n’est pas près d’être répercutée chez nous, comme l’a confirmé le directeur de la STC, Rajiv Servansingh, lui-même. Et cela en raison de l’état déficitaire du ‘Price Stabilisation Account’.

Pourtant, une baisse à la pompe aurait pu grandement alléger le fardeau des ménages, d’autant que le coût de la vie ne fait que grimper. Valeur du jour, le gouvernement s’obstine à ponctionner Rs 15.70 sur le litre d’essence, qui coûte Rs 74.10/ litre, en termes de droits d’accises et de contribution pour l’achat des vaccins anti-Covid-19, comme le souligne l’ancien ministre du Commerce, Cader Sayed-Hossen. Il en est de même pour le diesel, quoique le montant revient à légèrement moins que les Rs 15.70. « Ces revenus perçus à travers des taxes directes ou déguisées, il ne faut pas l’oublier, rentrent directement dans la caisse du gouvernement », dit-il. Pourtant, ces taxes n’ont plus leur raison d’être, insiste-t-il. Le taux de change du dollar joue également en notre défaveur. D’ailleurs, précise notre interlocuteur, même si le « Petroleum Pricing Committee » (PPC), qui est censé se rencontrer mensuellement, suggère une baisse du prix de l’essence et du diesel, le ministre de tutelle peut la refuser. « La décision finale réside entre les mains du gouvernement », dit-il.

Dans la pratique donc, même si le cours du pétrole baisse substantiellement pour atteindre jusqu’à 45 dollars, selon certaines prévisions, d’ici l’année prochaine, les automobilistes mauriciens ne bénéficieront techniquement pas de cette situation tant que le gouvernement ne fléchit pas sur sa position. Bien qu’une baisse substantielle aurait dû être d’actualité. Cader Sayed-Hossen rappelle aussi que lorsqu’il y avait le contrat avec ‘Mangalore Refinery and Petrochemicals Ltd’ (MRPL), tous les éléments du prix, dont le transport et les premiums, étaient contrôlés, sauf celui du brut. « Il y avait une transparence en ce qu’il s’agit du prix puisque le coût des différents composants était rendu public. Or maintenant, ce n’est que le prix CIF qui est révélé. Nous ne savons donc pas combien coûte le transport ou les premiums puisque c’est le coût global (CIF) qui est communiqué. Il n’y a plus de transparence, d’autant que les carburants sont achetés auprès d’un intermédiaire au Dubaï », dit-il.

« Au final, nous payons toujours le prix de l’incompétence et de la gourmandise du gouvernement. Zot pe défonce tiroir de la STC, pareil couma zot ine fer pou CEB, BoM, FSC, etc. », affirme Cader Sayed-Hossen.