Cela se passe à la Résidence NHDC d’Upper Dagotière Les résidents : « Nou nepli kapav ! »

Cap sur Dagotière, plus précisément vers la Résidence NHDC d’Upper Dagotière, où plusieurs habitants vivent un véritable enfer en cas de grosses pluies…

Dans notre édition de la semaine dernière, nous avions fait état de plusieurs maisons qui avaient été inondées à Dagotière dans le sillage du cyclone Batsirai, une situation qui avait été provoquée par un canal obstrué et un manque de drains. Cette fois-ci, nous avons visité la Résidence NHDC d’Upper Dagotière, où plusieurs maisons connaissent plusieurs problèmes en cas d’averses importantes. Durant et après le passage de Batsirai, les résidents ont connu un véritable calvaire. Les résidents ont soumis une plainte, mais comme d’habitude, rien n’a été fait.

Une fois de plus, force est de constater que les autorités font la sourde oreille alors que ces problèmes perdurent, et cela depuis plusieurs années. Pour leur part, les résidents disent qu’ils ont été complètement oubliés des autorités. Qui plus est, Dagotière se situe dans la circonscription no 8 (Quartier-Militaire / Moka), celle du Premier ministre, Pravind Jugnauth. On est en droit de se demander si le chef du gouvernement est bien au courant de ces problèmes dans sa circonscription ? Ou est-il passé, se demandent les habitants ?

Cela fait plus de 25 ans que Shirley habite avec son mari dans cette maison NHDC. Elle nous explique que lorsqu’il pleut, les membres de sa famille ne savent plus où se réfugier. « Il est difficile de rester dans la maison. Toutes les pièces sont inondées », dit-elle.

Alors que nous sommes en pleine période de grosses averses, et que la météo prévoit d’autres formations cycloniques à l’horizon, les résidents redoutent de revivre le calvaire qu’ils ont connu pendant Batsirai. Shirley explique qu’auparavant, la maison était en bon état mais c’est après que des travaux de ‘water proofing’ aient été effectués sur le toit des maisons que ce problème a surgi. Les toits ont commencé à craquer, ce qui cause de plus en plus des fuites d’eau dans les maisons.

Après chaque inondation, les habitants doivent acheter de nouveaux meubles pour remplacer ceux qui ont été abimés par l’eau de pluie, ce qui n’est pas évident pour eux. Shirley a dû faire enlever le boitier de connexion Internet car l’eau suinte sur les parois de sa maison. Récemment, elle a fait repeindre la maison mais après le passage du cyclone Batsirai, les murs sont devenus comme auparavant sous l’effet de la pluie torrentielle.

Les résidents nous confient que dans un premier temps, les officiers de la ‘National Housing Development Corporation’ (NHDC) ont fait un constat mais n’ont décelé aucun problème alors que les résidents maintiennent, eux, que les problèmes sont légions. « Ces problèmes sont toujours là et ce sont les habitants qui en font les frais. Mais pour les officiers de la NHDC, tout va pour le mieux, il n’y a aucun problème », fustige Shirley.

« Nous ne savons plus vers qui se tourner »

Belinda est une autre habitante de cette résidence. Elle vit dans cette maison avec ses trois jeunes enfants et elle nous raconte que c’est difficile de faire face durant les grosses averses. « L’eau a complètement envahi ma maison durant Batsirai », se plaint-elle. Comme les chambres sont exiguës, il est difficile de déplacer les meubles de la maison, ce qui fait que la famille se retrouve souvent avec des meubles abimés ou inutilisables. Des moisissures commencent à se former sur les parois, qui peuvent possiblement être néfastes pour la santé des membres de la famille. « Nou nepli kapav », lance-elle.

Si les résidents avaient les moyens d’effectuer les réparations, nous explique-elle, il n’y aurait aucune nécessité de se tourner vers les députés et les autorités pour leur demander de l’aide. « Si nou ti ena l’argent, nou ti pou répare problem la nou mem », nous lance Belinda. Elle nous confirme que cela fait depuis un bon moment que les résidents sont en train de faire face à ce problème. Selon elle, à plusieurs reprises, ils se sont tournés vers les autorités, mais peine perdue.

Elle nous explique que les résidents doivent se tourner vers les syndicalistes, voire la presse, pour trouver la lumière au bout du tunnel. « Nous ne savons plus vers qui se tourner », nous dit Belinda. Qu’en est-il des élus de la circonscription ? « Zis kan pou vin dimann vote lerla ki zot pou vine geter ki problem ena. Toute long lané zot blier nou », assènecette mère de famille. Elle nous explique que les résidents n’ont même pas vu l’ombre des élus de la circonscription.

Hors-texte

Comme un malheur ne vient jamais seul…

Il n’y a pas que les maisons qui fuitent. Depuis quelque temps, les résidents doivent faire face à des inondations causées par un manque de drains. À cause des accumulations d’eau, les chemins deviennent impraticables. Le problème est si grave que des fois, lors des grosses pluies, les enfants ne peuvent pas se rendre à l’école. Les résidents dénoncent une mauvaise planification du système des drains.