Eshan Juman dénonce la protection dont jouissent des membres du gouvernement

Le député travailliste du no. 3 voulait savoir si une enquête policière a été ouverte après la participation du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, à une fête privée en décembre 2021 et où les mesures de distanciations sociales n’étaient pas respectées. Cela, alors qu’on était en période de pandémie. Une affaire qui avait fait grand bruit et qui était dénoncé tant par les citoyens que par l’opposition. D’ailleurs, le leader d’alors de l’opposition, Xavier Duval, avait même déploré qu’alors que  « des milliers de Mauriciens ont été verbalisés par la police pour des délits moindres, voilà que le ministre participe à une dance party en violation des règlements sous les Covid Regulations concernant le port du masque et la distanciation sociale ».

Eshan Juman voulait interpeller le Premier ministre à ce sujet ce mardi. Mais sa question a été rejetée sans qu’il n’en soit informé. Le député travailliste dit ne pas comprendre pourquoi sa question s’est heurtée à une fin de non-recevoir. D’autant qu’une interpellation du nouveau whip de l’opposition, Patrick Assirvaden, sur l’affaire Angus Road a aussi connu le même sort. Pourtant, dit-il, il y a bien de cas qui sont commentés par le Premier ministre au Parlement alors qu’ils font l’objet d’enquête ou de procès en Cour. « Pourquoi cela devrait-il être différent lorsqu’il s’agit des membres du gouvernement ? Le Premier ministre doit pouvoir y répondre, tout comme il le fait pour ses opposants politiques », estime-t-il. Il dénonce, dans la même foulée, le jeu malsain de Pravind Jugnauth d’utiliser le Parlement pour arriver à ses fins politiques. « Parlement ine vine kouma dire ene caisse savon », déplore-t-il.

Rappelons que le député Juman a également adressé une lettre au Speaker, Sooroojdev Phokeer, le 17 avril. Il exhorte ce dernier a présenté ses excuses après qu’il eut qualifié de « mad » et de « sick » les députés Bérenger et Bhagwan. « I appeal to you to tender your apology so as to uphold what is left of the dignity of the National Assembly. Otherwise, these words will henceforth be considered as parliamentary instead of unparliamentary », a écrit Eshan Juman. Jusqu’ici, il dit n’avoir pas eu de réponse de la part du Speaker de l’Assemblée nationale. Ce dernier devra probablement se prononcer lors de la prochaine séance prévue pour ce mardi.