Cinq postes vacants depuis quatre mois!

Recrutement des Financial Controllers dans les collectivités locales

Qu’attendent les autorités pour recruter des Financial Controllers qui seront attachés aux collectivités locales ?  À la Local Government Service Commission (LGSC), le nombre de postes vacants concernant les Financial Controllers s’élevait cinq en décembre 2017, dont à la municipalité de Port-Louis et les Conseils de districts de Moka, Grand-Port, Rivière-Noire et Flacq.

Or, plus de quatre mois après, les places vacantes n’ont toujours pas été remplies. En effet, les postes avaient été annoncés en interne le 5 septembre 2017.  Apparemment, aucun des candidats qui avait postulé était éligible pour occuper la fonction de Financial Controller.

De ce fait, la Local Government Service Commission a décidé d’ouvrir les applications au public et une nouvelle offre d’emploi a été publiée le 4 janvier 2018. Depuis, aucune nouvelle des autorités. Au niveau du ministère des Administrations régionales, personne ne veut s’aventurer auprès de la LGSC puisque celle-ci est un corps indépendant.

Cependant, une lettre mise en circulation par le président du syndicat de la Local Authorities Workers Union (LAWU), envoyée au Premier ministre en début d’année, conteste la décision de la LGSC de ne pas recruter ceux qui ont fait acte de candidature en interne. Il nous revient que certains comptent même jusqu’à 9 ans d’expérience comme Principal Accountants et ont souvent agi comme Acting Financial Controller dans leur collectivité locale respective.  Ce qui pousse plusieurs personnes dans le giron à affirmer que « Zot ine fini soizir zot dimoune surement ».

Par ailleurs, la question a été soulevée au Parlement par le député du MMM, Franco Quirin. Ce dernier, dans une déclaration à Sunday Times, estime que la ministre Daureeawoo « se cache » derrière la LGSC et refuse d’affronter les faits. « C’est injuste et triste que le gouvernement fait de la surplace avec ce dossier alors qu’il y a des gens qui occupent déjà ces fonctions par intérim. Il serait mieux de les promouvoir à ce poste sur une base permanente, d’autant plus qu’ils ont les qualifications requises pour être Financial Controller », explique-t-il.

Dans sa lettre envoyée au Premier ministre en date du 5 janvier dernier, Dominique Marie, le président de la Local Authorities Workers Union, estime également que la situation est « injuste ». Ce dernier affirme dans sa lettre que les trois personnes qui assument l’intérim au poste de Financial Controller sont des Professional Accountants, qualifiés par l’Association of Chartered Certified Accountants (ACCA) et sont des membres du Mauritius Institute of Professional Accountants (MIPA) et ont assumé la fonction de Principal Accountants pour au moins une décennie. « Je trouve inconcevable que la LGSC a conclu que ces trois personnes ne sont pas suffisamment compétentes pour occuper ces fonctions après un entretien de 30 minutes seulement », dit Dominique Marie.

Y a-t-il eu une situation de conflit d’intérêts ?

Dominique Marie n’en démord pas. Dans sa correspondance au Premier ministre, le président de la LAWU s’intéresse à la nomination du Dr Paligadu comme « technical person » sur le board de la LGSC, étant donné que ce dernier travaille au ministère des Finances et est toujours en liaison avec les « finance persons » des autorités locales. Il cite alors un exemple où il pourrait y avoir conflit d’intérêts : « Le Dr Paligadu était d’avis que les grants in aid des autorités locales doivent être réduits et s’il n’y avait pas eu l’intervention de Maunthrooa du PMO, les budgets allaient être réduits conséquemment. Sa présence sur le board peut alors être une situation de conflit d’intérêts d’autant plus que la décision de la LGSC est perçue comme étant une énorme injustice », soutient Dominique Marie.

Contacté pour une réaction, le président de LAWU affirme que le PMO a répondu à leur sollicitation. « Nous avons reçu une réponse du PMO nous informant que l’affaire a été référée au ministère des Collectivités locales et cela fait plusieurs semaines que nous attendons une réponse pour enfin obtenir une rencontre avec la ministre, en vain », dénonce Dominique Marie.