Compensation salariale : Exercice d’équilibriste pour le GM

 

Les négociations tripartites pour le paiement de la compensation salariale, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2021, débutent ce mercredi 25 novembre. Ce sera le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, qui présidera ces négociations. Mais au préalable, le ‘Technical Committee’ se réunira le lundi 23 novembre, sous la présidence du ministre du Travail, Soodesh Callychurn, pour décider du taux d’inflation qui sera prise en compte pour déterminer  le montant de la compensation à être payé. Comme on le sait, les choses cette année-ci seront différentes, vu que les différents secteurs économiques ont été affectés par la crise de covid-19. Le tour de la question avec Amar Deerpalsingh, président de la fédération des PME, Jane Raggoo, et Radhakrishna Sadien, syndicalistes.

 

Amar Deerpalsingh, président de la fédération des PME

« Dans quelle mesure cette charge additionnelle pourra-t-elle être supportée par les PME ? »

« Il faudrait voir la capacité de payer, secteur par secteur, avant d’imposer une quelconque compensation salariale. Il faut aussi voir, par rapport à la productivité, la capacité des PME d’amortir ce coût additionnel.»

« On doit ainsi faire un équilibre, pour voir dans quelle mesure cette charge additionnelle pourra être supportée par les PME. Dans le contexte actuel, je pense que c’est assez évident que toute charge additionnelle pèsera lourd. »

« Pour moi, il faut voir la compensation salariale dans une perspective plus large, au lieu de juste cautionner le montant alloué, sans prendre en considération tous les autres facteurs de la réalité économique. La responsabilité finale demeure entre les mains du gouvernement. »

 

Jane Ragoo, Confédération des travailleurs des secteurs publics et prives (CTSP)

« Une compensation de Rs 500 »

Jane Ragoo souligne qu’au niveau de la CTSP, on considère que le taux d’inflation sera environ d’2,5 %. Elle tient à dénoncer les commerçants peu scrupuleux qui ont largement augmenté leurs prix, ce qui a accentué la souffrance de la population, notamment les plus démunis.

« Ainsi, on demande au gouvernement d’’accorder une compensation de Rs 500 », ajoute la syndicaliste. « Mais nous restons ouverts à toutes les autres propositions. » La syndicaliste maintient que tous ceux qui reçoivent Rs 20 000 ou moins devront être définitivement compensés.

Elle explique qu’elle est consciente du fait que certaines compagnies ne pourront pas payer. Selon elle, il y a deux façons de procéder : soit le gouvernement fournit un soutien financier et paye la compensation pour ces employeurs ou le gouvernement vient de l’avant avec une loi, astreignant la compensation salariale comme une dette pour les entreprises qui ne peuvent payer tout de suite.

 

Radhakrishna Sadien, Government Service Employees Association (GSEA)

« J’insiste que la compensation doit être payée »

Le syndicaliste nous confie qu’il attend la réunion du ‘Technical Committee’, prévue pour le  23 novembre, pour prendre connaissance des chiffres de ‘Statistics Mauritius’.

Il insiste toutefois que la compensation doit être payée. « J’espère qu’on ne tiendra pas une réunion juste pour dire qu’on ne sera pas en mesure de payer », lance Radhakrishna Sadien. Avec la dépréciation de notre roupie, n’a pas manqué de faire ressortir le syndicaliste, beaucoup de prix des articles ont pris l’ascenseur.

Le but des négociations tripartites, tient à faire rappeler notre interlocuteur, c’est de décider du taux de compensation à payer aux travailleurs, que ce soit dans le secteur privé ou public. « Mais les employeurs, à chaque fois qu’ils doivent payer la compensation, se plaignent », dénonce Radhakrishna Sadien.