Déficit de Rs 18,1 milliards rien que pour le mois de septembre

  • L’économiste George Chung avertit des dangers d’un déficit commercial élevé et préconise une politique agressive pour stimuler nos exportations

Ce n’est pas un secret que notre niveau d’importation a toujours été plus élevé que notre niveau d’exportation. Les derniers chiffres de ‘Statistics Mauritius’ font état d’un déficit commercial énorme pour le mois de septembre 2022. En effet, le total de nos importations est un peu plus de Rs 27 355 millions, alors que le total de nos exportations est un peu plus de Rs 9,189 millions, ce qui fait un déficit commercial de Rs 18,166 millions.

George Chung, économiste, explique que même si Maurice exporte des produits tels que le textile ou encore le sucre, notre volume d’importation est beaucoup plus car nous importons grandement en termes de matières premières comme les machines, la nourriture ou encore le pétrole. Ce qui résulte en un déficit commercial qui ne fait qu’augmenter d’année en année. Or, un déficit commercial, explique-t-il, est synonyme d’un manque de devises étrangères pour pouvoir payer nos importations. D’ailleurs, précise-t-il, Maurice éprouve, depuis des années, des difficultés pour couvrir ses besoins en devises étrangères.

Pour l’année 2022 dans son ensemble, le déficit s’accumulera à plus de 200 milliards de roupies. « C’est beaucoup trop », se désole George Chung. Ce déficit ne pourra malheureusement pas être comblé par les recettes des secteurs comme le tourisme, qui nous rapportait environ Rs 60 milliards avant la covid-19. La seule solution reste donc, selon lui, l’emprunt pour financer ce manque. « Si nous n’arrivons pas à combler notre déficit de la balance commerciale, nous devrons avoir recours aux emprunts », explique George Chung. Mais inutile de préciser qu’emprunter comporte aussi des répercussions…

Un déficit dans la balance commerciale ou dans la balance en compte courant aura un impact sur le taux de chômage, l’inflation et notre pouvoir d’achat. Ce qui entraînerait aussi une dépréciation de notre roupie. « On a aujourd’hui une roupie faible à cause du déficit de la balance commerciale, qui s’est beaucoup détériorée au cours des dernières années », explique George Chung.

D’après George Chung, le gouvernement doit mettre en œuvre une politique très agressive pour stimuler nos exportations afin de générer plus de devises pour l’importation. « Il est aussi important de ramener notre secteur touristique au niveau pré-covid car si le déficit continue à s’agrandir, notre qualité de vie va se détériorer, et il deviendra plus difficile de faire bouger les choses en termes de développement du pays », résume-t-il.