Democracy Watch Mauritius

AUTOSUFFISANCE ENERGETIQUE                   

 A court terme et en priorité, constituons des réserves stratégiques de carburants de divers grades, pour au moins six mois d’utilisation. Reprivatisons l’importation et le stockage des carburants. Libéralisons les prix de vente, et conséquemment la compétition dans ce secteur, en attendant la mise en place complète de l’AUTOSUFFISANCE ENERGETIQUE.

Texte : « La STC vient de lancer un appel d’offres pour la fourniture de 375 000 tonnes de produits pétroliers. Mais demeure le risque de se retrouver dans une impasse si un deal n’aboutit pas à temps » (Le Défi, 14.11.22). S’y ajoute une multitude d’articles sur les thèmes de l’énergie, des carburants et de l’autosuffisance.

Commentaire : Une société démocratique ne fonctionne que si les besoins humains de base sont satisfaits. Sans produits agricoles, sans eau potable, sans énergie, sans ‘law and order’, sans logements, transports ni communications etc., un pays cesse de fonctionner normalement et tout devient, sinon impossible, du moins extrêmement difficile.

Les sociétés modernes, qui n’ont pas encore pleinement réussi la transition à l’ère de l’énergie renouvelable, dont nous même à Maurice, sont totalement vulnérables à tout arrêt soudain d’approvisionnement en carburants fossiles.

Gouverner, c’est prévoir !Donc les pays bien gouvernés font un stockage (réserve stratégique) plus ou moins important pour parer à ces éventualités. Ces stocks couvrent leurs besoins  pour plusieurs mois, voire dans certains cas pour une année ou deux ! Nous, ici à Maurice, petit état insulaire, isolé, sans ressources pétrolières connues, nous avons des réserves pour 15 à 30 jours seulement. Après l’épisode « Mangalore », nous voilà désormais, sinon de nouveau, au régime d’appels internationaux. Choisissant les meilleurs prix, sans réaliser que le marché du pétrole n’est presque plus un ‘buyer’s market’ et que dans les années qui viennent nous aurons à quémander/supplier des vendeurs potentiels à nous vendre des cargaisons aux prix forts, au fur et à mesure que le pétrole, ressource NON-RENOUVELABLE, se raréfiera.

Inutile de rappeler que sans produits pétroliers (essence, gaz, diesel, huile lourde), pas de transport, pas de services essentiels gouvernementaux et privés (hôpital/banques/surfaces commerciales, etc.) Donc plus de shopping, ni de possibilité aux producteurs d’écouler leurs produits, excepté dans le voisinage immédiat, coupures drastiques d’électricité, plus de gaz ménager pour cuire, pas d’eau en raison d’un pompage devenu impossible,  pas de transport par autobus,  ni par voiture, usines fermées. Seules rouleraient les voitures électriques si la fourniture de l’énergie électrique est par bonheur maintenue. Notre parc de véhicules électriques est encore loin d’être suffisant. Le Métro et la bicyclette pourraient éventuellement être d’une certaine aide. Peu ou plus de vols aériens. Maurice coupé donc du reste du monde. Tourisme au point mort. Si l’électricité fait défaut, plus de journaux donc, ni d’internet !

Politiquement, malgré la multitude d’articles rédigés mais en vain, depuis des années, sur ce thème D’AUTOSUFFISANCE ENERGETIQUE et la multitude de déclarations d’intentions de nos dirigeants (des gouvernements se succédant à la tête du pays), NOUS SOMMES TOUJOURS TRES FORTEMENT DEPENDANTS DU PETROLE. La transition aux énergies renouvelables (combinaisons d’énergies solaires/éoliennes/géothermiques et autres) n’a pas démarré à l’échelle requise. Les quatre mois de grandes vacances (payées, non pas leave without pay) de nos parlementaires aurait pu être mieux utilisés, par exemple, par le travail permanent de comités parlementaires sur les questions d’énergie. Que dire du traitement des producteurs des énergies vertes (bagasse) et à ceux ayant investi dans l’éthanol mais sans résultats ?

Seule la réelle rupture de stock  de carburants (comme cela s’est déjà passé au Nigeria et au Zimbabwe) pourrait faire comprendre à tous et de plein fouet notre stupide dépendance sur une ressource non-renouvelable vitale (l’énergie fossile)) que nous ne produisons pas.

En attendant, bravo à ceux qui graduellement font avancer le solaire chez nous. Quintuplons nos efforts en faveur de l’éolienne et de l’énergie verte, de l’habitat écologique, du transport de masse sur rail mais aussi de l’abolition graduelle des déplacements inutiles comme, par exemple, les longues distances à parcourir entre lieux de résidence et de travail par la  faute d’une planification peu professionnelle.

A court terme et en priorité constituons, au coût estimé à près d’un milliard de roupies, des réserves stratégiques de carburants de divers grades, pour au moins six mois d’utilisation.Privatisons à nouveau l’importation et le stockage des carburants. Libéralisons les prix de vente. Rétablissons la compétition par la concurrence dans ce secteur. Les producteurs locaux d’éthanol pourraient favoriser cette compétition en vendant cette commodité en la mélangeant avec de l’essence ou en le vendant, comme au Brésil, à l’état pur.

Vu la multitude de leurs ressources et de leurs tankers, les compagnies pétrolières  sont à mieux à assurer l’approvisionnement continue de Maurice. Même si la STC doit aussi se maintenir comme importateur parallèlement à  ces géants pétroliers.

Les réponses à long terme sont évidemment bien connues et nous avons embarqué sur ces voies (solaire, éolienne, hydro, bio), plus le METRO (BRAVO MAURICE !!) et une flotte conséquente de véhicules électriques. mais trop lentement pour prévenir une panne majeure. Il faut accélérer et politiquement déjà interdire tout développement qui dépend du pétrole importé, incluant l’importation de véhicules à essence.

CONTROLE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE : Les participants à la COP27 ont approuvé une déclaration finale, appelant à une réduction « rapide » des émissions de gaz à effet de serre, sans fixer de nouveaux objectifs, par rapport au sommet de l’année dernière à Glasgow. Au dire du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le sommet a « échoué » car ne parvenant pas à élaborer un plan pour « réduire radicalement ces émissions ». « Nous avons besoin d’une réduction significative des émissions maintenant ». Par contre, tous ont « salué la décision de créer et d’activer le Fonds pour les pertes et dommages dus au climat dans la période à venir ». L’objectif du maximum de réchauffement à 1.5 degré Centigrade est repris, mais sans résolutions additionnelles pour encore réduire les émissions de gaz carbonique, en contrôlant l’utilisation du pétrole et du gaz fossile. Un échec partiel. Il faudra attendre la COP 28 en 2023 pour rendre plus efficaces les pieuses résolutions approuvées mais du bout des lèvres et répondre adéquatement aux données scientifiques sur la question de changement climatiques, vitale pour notre survie sur terre.

                    

Incompréhensible rejet

Texte : L’ESC s’oppose à la requête de ReA (Resistanz ek Alternativ) de recourir au Privy Council pour obtenir l’élimination de l’obligation quasi constitutionnelle de déclarer son appartenance à l’une des quatre composantes électoralistes de notre population (hindoue, musulmane, chinoise et les autres ou population générale) pour pouvoir être candidat à nos législatives. Prétexte allégué à ce rejet : le jugement ne porte pas sur une question de grande importance générale mais sur un simple droit de plaidoirie (Défi du 15.11.2022)

Commentaire : Democracy Watch est loin de partager aveuglement les opinions de ReA à ce sujet. Nous savons que la question de nos huit députés correctifs intéresse d’abord, sinon uniquement, nos principaux partis politiques, surtout à l’issue de chaque législative, et la petite poignée de candidats malheureux pouvant briguer ce strapontin parlementaire. Leur attribution intéresse moins la population que le résultat final du scrutin la précédant et fixant impitoyablement notre sort pour le lustre à venir. Rares sont les Mauriciens capables à se souvenir parfaitement de l’identité de la centaine de politiciens ayant accédé au Parlement grâce à ce stratagème, conçu par le peu recommandable John Stonehouse, pour rendre digeste un Rapport Banwell perçu trop favorable, à des yeux travaillistes, à la représentation proportionnelle. Pour Democracy Watch, il nous suffit de savoir des frères et des sœurs préoccupés par l’éventuelle perte du Best Loser System pour ne pas leur enlever cette perche/béquille qu’ils considèrent, à tort ou à raison, précieuse.

Nous avons pourtant expérimenté, hélas temporairement, la solution unanimement acceptable ou presque à ce problème, à savoir annuler l’obligation imposée à tout candidat à une législative de déclarer, quasi manu militari, une des quatre divisions ethnico-religieuses agréables aux législateurs et autres dirigeants politiques, voulant peut-être le beurre, l’argent du beurre, sinon la crémière, autrement dit et pour respecter un dicton populaire manze banane par so dé bout. Il suffit de permettre durablement à tout candidat à une législative de faire abstraction de toute appartenance ethnique ou religieuse et renoncer du même coup à toute désignation de député correctif, pour que ce problème perde, par enchantement, beaucoup de sa virulence. Tu veux le best loser system, on te l’offre. Tu n’en veux, on te permet de le décliner. Tout le monde est content ou presque. On progresse énormément dans la solution à tout problème quand on privilégie au maximum l’octroi au plus grand nombre des plus grandes libertés personnelles possibles, réservant les contraintes uniquement lorsque ces libertés individuelles lèsent celles d’autrui. Une autre alternative plutôt arrangeante serait de modifier, d’abord dans notre for intérieur, l’appellation « population générale » et la remplacer par « population mauricienne ».

Le recours trop colonialiste à un Privy Council, loin d’être infaillible (cf. son verdict dans l’appel logé par un débris ministériel, voulant desçanne en piblik kalçon ziz Victor Glover) permettrait peut-être une avancée juridique intéressante, dans ce long et douloureux débat de députés correctifs nous divisant honteusement, avant même notre accession à l’Indépendance et peut-être même nous débarrasser de l’hideux legs colonialiste : Diviser pour régner !