Démolitions illégales et inhumaines

Malgré une injonction de la cour suprême

Bien que le juge-en-chambre ait émis une injonction intérimaire en urgence ce vendredi 1er septembre ordonnant l’arrêt de la démolition des maisons se trouvant sur le tracé du Metro Express à La Butte et Cité Barkly, il semblerait que les policiers sur place n’ont pas tenu compte de cette injonction, car les démolitions se sont poursuivies de plus belle. Les policiers auraient réclamé que l’injonction soit contresignée par le Commissaire de police. Toutefois, il semblerait que la police aurait commis un outrage à la cour, selon un homme de loi que nous avons interrogé, car une injonction n’a pas besoin d’être contresignée par qui que ce soit pour être applicable.

Cette décision du juge-en-chambre intervient après que l’avoué Kaviraj Bokhoree avait fait une demande d’injonction pour Azam Rujubally, un habitant de La Butte, ainsi que pour 32 habitants de Cité Barkly. La juge Rita Teeluck a ordonné l’arrêt des travaux de démolition à La Butte et Barkly jusqu’au lundi 4 septembre à 13 h 30, où elle aurait eu l’occasion d’entendre les représentants du gouvernement.

Le gouvernement avait déjà ordonné que les maisons frappées d’une ordonnance d’expropriation depuis le 29 août soit démolies. En ce vendredi 1er septembre, les démolitions se sont faites au milieu d’une forte mobilisation policière. La vive contestation des habitants a frôlé l’émeute à plusieurs reprises dans les localités précitées.

Ce n’est que tard dans la soirée de vendredi que les policiers ont reçu l’ordre, venu on ne sait trop où, leur enjoignant de cesser toute démolition jusqu’à lundi. Me Assad Peeroo, l’avocat des habitants dont les maisons vont être démolies, nous affirme que si les autorités persistent malgré l’ordre de la cour, d’autres actions en justice seront entreprises, dont une réclamation de plusieurs millions de roupies à l’État comme dommages et intérêts.