Élections municipales : Le gouvernement « zoué sauvé »

Les élections municipales ne se tiendront pas cette année-ci. L’échéance pour l’émission du ‘writ of election’ avant la période des festivités de fin d’année, soit le 18 novembre, s’est déjà écoulé ce vendredi. D’ailleurs, Pravind Jugnauth a été clair à ce sujet jeudi. Répondant à une question de la presse, il n’a pas voulu préciser quand se tiendront ces élections, mais a souligné que les municipalités seront dissoutes l’année prochaine.

« La loi ine voté. L’année prochaine, bane municipalités pou être dissoute. Li décision du gouvernement pou décide de la date quand pou éna élections municipales. Ou lé demane moi ki date pou éna élections municipales. Mo pa kapav donne ou date. Dans le passé, oune deza trouve ene Premier ministre dir be ala date pou ena élections municipales, pou éna élections générales. Auken Premier ministre pane fer. Pas atan ki moi mo vine dire », a répondu Pravind Jugnauth sèchement, en ajoutant que « mo trouve l’opposition ine fini fixé date municipales. Mo trouve zot ine vine ensam. En tout cas, laisse zot préparé ».

Une attitude que déplore l’opposition. Rajesh Bhagwan, secrétaire général du MMM, est catégorique. « Pravind Jugnauth se sauve devant ses responsabilités. Li croire li propriétaire l’ile Maurice », fulmine-t-il. Selon le député mauve, le Premier ministre a peur d’affronter l’électorat car il sait déjà qu’il aura « ene baté touffé ». Rajesh Bhagwan regrette que la démocratie est encore une fois « piétinée ». Ce qui caractérise, selon lui, le MSM. « Pravind Jugnauth fort zis devant lécran MBC », ironise-t-il.

Eshan Juman, député du PTr, est également du même avis. Il n’y a plus aucune raison, dit-il, pour que les élections municipales soient encore renvoyées. Même les restrictions sanitaires en raison de la Covid-19 ont été presque toutes enlevées. D’autant que le Premier ministre participe lui-même aux rassemblements sans aucune restriction. « C’est une fuite en avant parce que Pravind Jugnauth sait fort bien ‘ki li gagne ene batté bef’ », martèle-t-il. Il déplore cependant que ce sont les citadins qui en sortent perdants puisque les villes et les infrastructures se trouvent en piteux état.