L’annonce de l’augmentation des prix des médicaments a provoqué des remous et un mécontentement généralisé parmi les consommateurs, notamment les personnes âgées qui peinent à joindre les deux bouts en raison de la hausse du coût de la vie. Il est de notoriété publique que les importateurs de médicaments ont une influence significative sur la fixation des prix, et qu’ils agissent en toute impunité en collaboration avec les autorités et le gouvernement pour augmenter les prix, au détriment des consommateurs. Cette situation perdure depuis des années, et le gouvernement ainsi que les autorités n’arrivent pas à mettre de l’ordre dans ce secteur.
Sahebdin Mosadeq, ancien président de la ‘Consumer Advocacy Platform’, déplore le manque d’action de la Commission de la concurrence pour réguler le marché des médicaments, soulignant que la mise en place du ‘regressive mark up’ n’a fait qu’aggraver la situation en favorisant la cupidité de l’industrie pharmaceutique et la complicité des importateurs. Il appelle à une nouvelle enquête pour déterminer si certains d’entre eux pratiquent la surfacturation des médicaments à l’importation, et dénonce également leur tendance à imposer des prix excessifs.
Gros profits
Sahebdin Mosadeq affirme que l’influence de personnalités dans cette industrie témoigne de leur intérêt pour la réalisation de profits considérables. « L’industrie pharmaceutique est malheureusement connue pour sa culture profonde de corruption, comme en témoignent des cas comme celui du Mediator en France, ou du laboratoire Ranbaxy en Inde », souligne-t-il. « Chez nous, nous avons été confrontés de manière flagrante à cette réalité pendant la crise de la Covid et lors du confinement », précise-t-il.
Par ailleurs, notre interlocuteur suggère que l’industrie n’est pas engagée dans l’aide aux populations. « Certains fabricants, avec l’approbation voire la complicité de certains importateurs nouvellement impliqués dans le lucratif monde pharmaceutique et avides de profits rapides, n’ont pas hésité à exploiter les gouvernements et, par extension, les contribuables », estime-t-il.
Achat de génériques
Il souligne également l’importance pour les consommateurs de prendre conscience de la situation et de refuser l’exploitation, en demandant notamment des médicaments génériques et en exigeant un changement dans le régime d’importation. De plus, il critique le rôle de certains médecins influencés par les distributeurs-importateurs dans la surprescription de médicaments.
« Il nous faut aussi dénoncer le rôle que jouent certains médecins sous l’influence des distributeurs-importateurs. La surprescription de médicaments pour les personnes âgées en particulier, dans beaucoup de cas, est une pratique courante. A quand une loi pour réguler la profession des représentants médicaux ? », demande l’ancien président de la ‘Consumer Advocacy Platform’. Sahebdin Mosadeq fait ressortir que la réalité est que le gouvernement ne se soucie pas de la souffrance des consommateurs, car l’industrie pharmaceutique finance les campagnes électorales.
Jayen Chellum, de l’ACIM, insiste également sur les conséquences néfastes de l’augmentation des prix des médicaments pour les consommateurs, et plaide pour des solutions alternatives permettant d’obtenir des médicaments à des prix abordables. Il fait ressortir que certaines personnes ne veulent pas se procurer des médicaments dans les hôpitaux, et préfèrent les acheter dans les pharmacies. De ce fait, elles sont largement pénalisées en raison de la hausse des prix des médicaments. Il appelle à une table ronde pour discuter de cette question, une proposition que le gouvernement semble jusqu’à présent ignorer.