En quarantaine, un infirmier entame une grève de la faim

Un infirmier du privé, actuellement en quarantaine dans un hôtel à Grand-Baie, a entamé une grève de la faim depuis la mi-journée hier, lundi 5 avril. Il dénonce le mèdecin de service qui lui aurait reproché son attitude car il aurait refusé, en raison de ses croyances religieuses, de consommer du porc ou d’autres nourritures préparées dans les mêmes récipients que du porc.

Cet incident est survenu depuis samedi. L’infirmier nous confie avoir été contraint de rester sans déjeuner ce jour-là puisqu’aucune solution n’a pu être trouvée pour lui après son refus de consommer du porc qui était alors au menu. Le médecin de service aurait carrément refusé qu’il commande de “take away” à ses propres frais pour apaiser sa faim bien qu’il ait accepté d’endosser toute responsabilité au cas où ces “take away” lui causent des ennuis de santé.

Bien plus tard, le “Duty Manager” de l’hôtel aurait bienveillamment accepté de lui donner des “canned food” certifiés “halal”. “Mone accepter manze sardine dipain, thon tous les jours”, nous avoue notre interlocuteur. Mais les choses devaient prendre une autre tournure lundi quand il a recherché des explications auprès du médecin concernant les résultats de son dernier test PCR.

L’infirmier accuse le médecin d’avoir changé de langage et d’être revenu sur l’incident de samedi. “Li dire moi mo pe fer difficile, ki mo ti pou fer si mo ti dans ene avion et que ti ena zis porc ki ti pe servi. Mo pas conprend sa l’attitude la. Eski mo ti bizin consomme porc la zis akoz mo dan quarantaine dans ene lotel?” se demande-t-il.

La tension est alors montée d’un cran et l’infirmier lui a signifié son intention d’entamer une grève de la faim jusqu’à la fin de sa quarantaine. “Mone informe le Duty Manager de l’hôtel et mone fer zot prend bane manger ki ti ena dans mo la chambre”, dit-il, en regrettant qu’un médecin puisse ainsi défier les croyances de ses con-citoyens alors qu’on vit dans un pays multiracial et multiculturel.