Le centre d’enfouissement de Mare-Chicose, principal site de gestion des déchets du pays, est au cœur d’une situation alarmante qui menace non seulement l’environnement, mais aussi la qualité de vie des résidents locaux. En effet, des odeurs pestilentielles envahissent le quotidien des habitants de Mare-Chicose, rendant leur vie insupportable. « On ne peut même plus ouvrir les fenêtres », témoigne un résident exaspéré. Cette nuisance olfactive n’est que la partie visible d’un problème bien plus profond.
Pour comprendre l’origine de ces nuisances, il faut se pencher sur les opérations du site. D’après des sources locales, la cause principale de cette situation serait l’arrêt des opérations de pompage des eaux usées provenant des bassins de déchets compressés. Ces eaux, normalement destinées à être traitées à la Waste Water Authority à Port-Louis, stagneraient désormais sur place, augmentant les risques de pollution environnementale. Cette interruption serait due à un conflit financier. Les camionneurs chargés du transport de ces eaux usées n’auraient pas reçu leur salaire depuis sept mois, paralysant ainsi toute la chaîne de traitement des déchets.
Ce problème s’inscrit dans un contexte plus large de crise de gestion des déchets à Maurice. En effet, des sous-traitants spécialisés dans la transformation des déchets solides, liquides et gazeux auraient cessé leurs activités en raison d’impayés s’élevant à environ 80 millions de roupies mauriciennes. Cette situation a entraîné l’accumulation de montagnes de déchets dans les stations de transfert ainsi qu’à Mare-Chicose. Le ministère de l’Environnement, pointé du doigt par certains sous-traitants, affirme que les paiements au contractant principal sont à jour. Cependant, la communication semble rompue entre ce dernier et ses sous-traitants, laissant la situation s’enliser.
Les conséquences de cette crise vont au-delà des nuisances olfactives déjà mentionnées. Les bassins d’eaux usées menacent de déborder, risquant de contaminer les cours d’eau environnants, notamment la rivière La Chaux. Cette pollution potentielle soulève des inquiétudes quant à l’impact à long terme sur l’écosystème local et la santé publique.
Cette crise à Mare-Chicose met en lumière les défis plus larges auxquels Maurice fait face en matière de gestion des déchets. Avec une production annuelle d’environ 504 000 tonnes de déchets et un taux de recyclage de seulement 4%, l’île doit urgemment repenser sa stratégie de traitement des ordures. Une approche plus durable et efficace de la gestion des déchets semble nécessaire à l’échelle nationale.
Les habitants de Mare-Chicose et des environs restent les principales victimes de cette situation. Leur appel à l’action est clair : il est temps de prendre des mesures concrètes pour assainir l’environnement et restaurer leur qualité de vie.