[Évolution du cyclone Belal] Des messages WhatsApp envoyés au PM et au VPM Husnoo

  • Alors que le gouvernement avait accusé l’ex-directeur de la Météo, Ram Dhurmea, de ne pas avoir fait son travail correctement dans le sillage du cyclone Belal, ce dernier riposte et souligne qu’il avait envoyé des messages par WhatsApp au Premier ministre, Pravind Jugnauth, et au vice-Premier ministre Anwar Husnoo

L’ex-directeur de la Météo, Ram Dhurmea a-t-il été victime d’une mauvaise décision gouvernementale lors du passage du cyclone Belal en janvier 2024 ? Cette question revient sur le tapis à la lumière de la demande de révision judiciaire de celui qui avait été suspendu avec effet immédiat par le ministère de la Gestion des catastrophes le 17 janvier 2024. Ram Dhurmea conteste, par voie juridique, une procédure disciplinaire visant à le pousser vers une retraite anticipée. Il soutient d’ailleurs n’avoir jamais été appelé à s’expliquer suite à sa suspension. Ce qui laisse pantois. La seule explication qu’il a été appelé à fournir concerne les raisons pour lesquelles il ne devrait pas être mis à la retraite dans l’intérêt de la fonction publique.

Dans sa demande de révision judiciaire déposée en Cour suprême le 14 août par le biais de son avoué, Me. Jaykar Gujadhur, il revient en détail sur ses différentes observations de la trajectoire du cyclone Belal, avec preuves à l’appui. Il affirme avoir dûment informé le ‘National Crisis Committee’ de toutes ses observations. Mais les membres de ce comité, parait-il, avaient d’autres préoccupations. « Despite having been informed about the imminent threat of the heavy rainfall followed by torrential rain conditions on Monday 15 January 2024, the NCC still could not reach a decision as to whether the workforce ought to be allowed to report to work. This issue seemed to be of great concern to a member of the Committee. He also brought to the attention of the Committee, should nurseries be closed on the next day, i.e. on 15 January 2024, this would result in high rate of absenteism in the workforce. The said member brought to the attention of the Committee that, on several occasions in the past, torrential rain warnings were issued whilst people were at work. This would therefore mean that, issuing a torrential rain warning whilst people were at work, would not be an issue », explique Ram Dhurmea dans sa demande de révision judiciaire. En d’autres mots, pour ce membre du comité, dont le nom n’est pas cité, les activités économiques étaient plus importantes que la sécurité des travailleurs.

Ce n’est pas tout. Ram Dhurmea révèle un autre élément de taille. Il souligne, en effet, avoir informé le Premier ministre Pravind Jugnauth ainsi que le VPM Anwar Husnoo, à travers des messages WhatsApp de l’évolution du cyclone Belal et de son intention d’émettre une alerte 2 et 3 dans les heures qui suivent. Or, ces messages n’ont jamais été évoqués par le chef du gouvernement et son vice-Premier ministre. Y aurait-il eu une tentative de cover-up d’une mauvaise décision gouvernementale ? C’est la question qui se pose. Il précise, une nouvelle fois, n’avoir jamais démissionné de son poste, comme annoncé par le Premier ministre à la télévision nationale le 15 janvier 2024.

Et d’ailleurs, dans une lettre adressée au Secrétaire du Cabinet, Premod Neerunjun, le 16 janvier 2024, Ram Dhurmea avait mis les points sur les i en insistant sur le fait qu’il n’avait pas soumis sa démission comme directeur de la Météo, contrairement à ce qui avait été annoncé par Pravind Jugnauth, et qu’il n’était qu’un bouc-émissaire dans cette affaire. Cette lettre, rappelons-le, avait été évoquée en primeur par Sunday Times et éventuellement par d’autres médias. Ce qui soulève d’autres questions par rapport à la véracité des propos tenus par le Premier ministre à la population. D’ailleurs, comment aurait-il pu être interdit de ses fonctions le 17 janvier 2024, comme annoncé publiquement par le ministère d’Anwar Husnoo, s’il avait déjà démissionné de son poste deux jours plus tôt, soit le 15 janvier 2024, comme soutenu par le chef du gouvernement ?

Ram Dhurmea estime que la tentative de le forcer à la retraite anticipée est injuste, déraisonnable, illégale, et contre le cours naturel de justice. Il dit ne pas se fier à l’enquête qu’il y a eu puisque celle-ci ne serait pas indépendante. Il exige ainsi un procès équitable.