Le 27 décembre 2024, le Conseil des ministres a révoqué l’obligation de réenregistrement des cartes SIM, instaurée par le gouvernement de Pravind Jugnauth. Cette mesure, lancée en octobre 2023 pour lutter contre le trafic de drogue, a rapidement suscité des critiques en raison de son manque de transparence et des préoccupations liées à la sécurité des données personnelles. Les utilisateurs devaient mettre à jour leurs informations avant avril 2024 sous peine de désactivation des cartes. Toutefois, la collecte de photos biométriques et les ambiguïtés sur l’utilisation des données ont nourri les inquiétudes de surveillance excessive.
À l’approche des élections, certains craignaient un profilage des électeurs et des risques pour la confidentialité du vote. Cette situation a alimenté des soupçons de manipulation électorale. Lors de sa campagne pour les législatives de novembre 2024, le Dr Navin Ramgoolam s’est engagé à abroger cette mesure, promesse qu’il a tenue en revenant rapidement sur la décision. Le gouvernement a également ordonné la suppression des bases de données contenant les photos collectées.
Des figures publiques, comme Me Pazhany Rangasamy, avaient dénoncé cette initiative devant la justice. En déposant un recours devant la Cour suprême, il a mis en lumière les risques de surveillance excessive et de violations des droits constitutionnels, contribuant ainsi à mobiliser l’opinion publique contre la mesure. « Je remercie le gouvernement Ramgoolam pour cette décision, pour avoir tenu parole et pour avoir ordonné la destruction de toutes les données, comme je l’avais demandé dans ma plainte. C’était une loi rétrograde, anticonstitutionnelle », a-t-il déclaré. Il a également précisé qu’il rencontrerait ses avocats pour décider s’il retirera sa plainte ou exigera un jugement déclaratoire.