I see. See…

Je vois. Voyez. Ou sinon suivez mon regard. Le rapport sur la gouvernance et le contrôle interne au sein du Centre culturel islamique pour la période s’étalant de janvier 2016 à février 2018 et soumis par le ministère des Finances et du Développement économique est si accablant que Showkutally Soodhun a fini par se dédouaner pour tout mettre sur le dos du ministère des Arts et de la Culture. Pourquoi être surpris quand « pa mwa sa, li sa » est bien ancré dans la culture des princes du jour ? Mais l’affaire n’est pas si simple pour tous les protagonistes qui directement ou indirectement sont responsables de ce laisser-aller, de ces abus, de ces systèmes de gouvernance médiocres et de ces mauvaises gestions.

Ce n’est pas une révélation. La gestion du Centre culturel islamique a toujours été le cadet des soucis du ministère de tutelle. Personne ne s’est jamais intéressé à son fonctionnement, à sa raison d’être, aux vrais objectifs de sa création et de son existence. C’est pourquoi les conclusions de l’Internal Control Report sont si accablantes et les critiques autant sévères pour une institution qui aurait dû être au-dessus de tout soupçon, de toute maldonne, de toute malversation, de tout conflit. Nous avons énuméré, dans notre dernière édition, les nombreuses pratiques frauduleuses et malsaines qui ont pignon sur rue à la rue La Paix. Déjà que l’intérieur du bâtiment commence à se frotter au délabrement sans que personne ne s’en soucie, mais n’est-il pas venu le temps pour un grand coup de balai dans ce centre qui ne semble être islamique que de nom ? Le Board n’aurait-il pas dû être révoqué une fois le rapport rendu public ? Car attendre que ces membres démissionnent sur une question d’honneur et de principe, c’est chercher midi à quatorze heures !

Nous n’allons pas entrer dans tous les manquements administratifs qui ont été énumérés puisque l’ICC a longtemps été le parent pauvre du ministère des Arts et de la Culture. Mais quand il est question de l’argent des contribuables et des précieuses économies des pèlerins pour accomplir un devoir religieux, cinquième pilier de l’Islam, nous nous demandons comment peut-on tolérer l’intolérable, comment a-t-on pu fermer les yeux sur plus de deux ans de pratiques frauduleuses et d’actes irresponsables et répréhensibles, contraires aux éthiques, à la bonne et saine gouvernance et à la responsabilité publique ?

 

Zahirah Radha