Hommage
Un visage souriant. Une fine plume. Des conseils sages. Reza Issack était un homme de lettres exceptionnel. Il maniait la plume aussi bien que le franc-parler. À la fois enseignant au collège Bhujoharry et directeur et rédacteur-en-chef de Star, il allait démarrer sa carrière politique en trombe aux élections municipales de 2001 où il réussit à faire une percée dans l’arrondissement no. 4 à Port-Louis. Il est alors l’un des quatre candidats de l’alliance PTr-PMXD-MR à se faire élire face à un raz-de-marée de l’alliance MSM-MMM. De là, il fera son petit bonhomme de chemin sur le plan politique et sera éventuellement Lord-maire, député et PPS.
Reza Issack laisse une empreinte indélébile dans l’enseignement et la presse. Le journalisme, c’est une passion qu’il nourrissait depuis sa tendre jeunesse et qui l’a sans doute suivi jusqu’au tombe, à Riche-Terre où il a été inhumé, le mercredi 26 juillet 2023. À la jeune stagiaire que j’étais lorsqu’il m’avait offert une occasion en or de faire mes premiers pas dans la presse dans les années 2000, il m’avait dit ceci : « La presse li kouma ene la mer. Soit ou apran nagé, soit ou mort noyé ». Un conseil que j’ai pris à cœur, qui m’accompagne jusqu’à maintenant et que je partage souvent, à mon tour, avec de jeunes stagiaires. Une façon pour moi de garder vivante la reconnaissance que je lui témoigne.
Le hasard voudra que je lui succède comme rédactrice-en-chef de Sunday Times une quinzaine d’années plus tard. Le gentleman n’est plus. Mais ses écrits restent. Et son nom restera gravé dans le cœur de ceux qui lui vouent encore une admiration sans faille. Là où il est actuellement, il récoltera sans doute les bénéfices des vertus et des enseignements de l’Islam qu’il prêchait autrefois à travers la rubrique « Islam et Nous » dans les colonnes de Star. Notre directeur, Eshan Juman, et la rédaction de Sunday Times se joignent à moi pour témoigner notre plus profonde sympathie à la famille Issack, dont sa fille Zibya et son fils Ziyad.
Zahirah RADHA
