Neuf personnes ont été placées en état d’arrestation après qu’elles aient été interceptées sur un bateau qui se trouvaient à 590 miles nautiques au nord de Port-Louis. Pour l’heure, les autorités mauriciennes ignorent leur réelle identité et nationalité. Elles ont, dans un premier temps, affirmé qu’elles viennent de la région de Baloch du Pakistan avant de clamer ensuite qu’elles sont issues de l’Iran. Pourquoi ont-elles menti sur leur identité et que faisaient-elles sur dans les eaux territoriales de Maurice ? A ce stade de l’enquête, plusieurs thèses sont évoquées par la police mauricienne. Trois unités ont pris le dossier en main, mais l’interrogatoire des neuf personnes, dont un mineur, qui se trouvaient à bord demeure impossible, en l’absence d’un interprète.
Le 10 janvier dernier, le bateau, sans aucun pavillon, ni de système d’identification automatique a été aperçu à l’Est d’Agaléga, soit à environ 160 miles nautiques. Le « Coast Guard Ship » Barracuda, en patrouille dans la région, a poursuivi le bateau inconnu, en tentant, dans la même foulée, de lui ouvrir une ligne de communication radio sur la fréquence 16, qui est une chaîne utilisée par les bateaux. Le bateau a alors tenté de prendre la fuite, en augmentant sa vitesse. Ce qui a contraint l’équipage du Barracuda de déployer les grands moyens pour l’intercepter.
Si rien d’illégal n’a été retrouvé à bord, les officiers de la « National Coast Guard » (NCG) ont quand même été surpris de constater qu’il y avait une importante quantité d’équipements de pêche à bord. Sauf qu’il n’y avait aucune prise. Arrivant difficilement à communiquer, l’équipage a tenté de faire comprendre à la NCG qu’il était à la recherche d’un navire qui aurait disparu dans la région. Mais avec cette histoire à faire dormir debout, la NCG a immédiatement compris qu’elle se faisait … mener en bateau !
Cette dernière a immédiatement informé le quartier-général de la NCG à Port-Louis, et la décision a été prise sur le champ de faire venir le bateau suspect dans le port pour une enquête minutieuse. C’est finalement vers 14 heures vendredi que le bateau est arrivé à Port-Louis sous escorte du Barracuda. Les marins suspects ont subi un premier test de la Covid-19, mais ils devront toutefois rester sur place jusqu’à nouvel ordre.
Pêche illégale ou drogue ?
Déjà au port, un comité d’accueil composé de la « Criminal Investigation Division » (CID) du Port, le « Central Criminal Investigation Department » (CCID), ainsi que l’« Anti Drug And Smuggling Unit » (ADSU) était présent au Quai D. Le fait qu’il n’y avait pas de poissons dans la cale du bateau intrigue. Que faisait réellement ce bateau dans nos eaux ?
Une source policière est catégorique sur cette affaire : « Cette bande est sûrement impliquée dans un trafic illicite ». D’ailleurs, cette affaire avait déjà été évoquée au niveau de l’ADSU depuis plusieurs mois et concerne un trafic présumé d’héroïne entre le Pakistan et Maurice. Le transfert de drogue se ferait sur les bancs de pêche se trouvant au nord de Maurice. Ce qui facilite ensuite le transfert du colis vers Maurice par les bateaux de pêche, et ensuite, à quelques miles nautiques de Maurice, par des hors-bords qui prennent alors le relais pour le transfert à terre. Entre temps, l’ADSU et le CCID comptent solliciter l’aide d’un interprète pour l’interrogatoire des neuf protagonistes.