Le secrétaire général de l’association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), Jayen Chellum, estime que le budget dégage un parfum électoraliste. « Pour moi, c’est un budget mi-figue mi-raisin », affirme-t-il. « Nous avons eu ‘Bolom Noel’ au mois de juin, surtout pour les pensionnaires et les personnes travaillant avec le ‘Minimum Wage’, ainsi qu’une série d’autres mesures », lance-t-il. Il souligne que l’aspect social de ce budget laisse penser à des tentatives d’influencer les électeurs en vue des prochaines législatives. Bien qu’il ne soit pas contre les mesures annoncées, il s’interroge sur la manière dont le gouvernement les mettra en œuvre.
Selon lui, ce budget est encore plus inflationniste et laissera un goût amer, malgré les efforts du gouvernement pour compenser la perte du pouvoir d’achat. Il déplore qu’aucune annonce concrète n’ait été faite concernant la révision des prix de certains produits alimentaires. « Une simple mention a été faite, alors que l’ACIM avait proposé de supprimer la taxe sur les produits alimentaires en conserve. De même, une révision à la baisse des prix de l’essence et du diesel a été demandée, mais cela n’a pas été pris en compte, bien que les prix des produits pétroliers aient baissé au niveau international et continuent de chuter. Auparavant, le gouvernement avait accordé des subsides sur huit produits de base comme le riz, la farine et les conserves, ce qui avait allégé la pression sur la classe moyenne et les plus démunis. Cette fois, il n’y a aucun soutien du gouvernement, alors que les prix des denrées sont élevés », fait-il comprendre.
Commentant la baisse du prix du gaz ménager, qui est passé de Rs 240 à Rs 190, soit une réduction de Rs 50, Jayen Chellum estime que les Mauriciens achètent leur bonbonne de gaz une fois par mois ou tous les deux mois. Pour lui, la priorité aurait dû être la baisse de l’essence et du diesel, utilisés quotidiennement. Selon lui, il est clair que l’inflation continuera d’augmenter. « Zot pe prend dan poche gauche zot met dans poche droit », souligne-t-il. Revenant sur la baisse des produits pétroliers, Jayen Chellum indique que le gouvernement obtient Rs 7.20 par litre d’essence et Rs 4.20 par litre de diesel, ce qui implique des milliards de roupies de revenus pour l’État.
D’autre part, concernant la hausse du revenu minimum à Rs 20 000, Jayen Chellum estime que sans soutien aux entreprises, beaucoup de personnes risquent de perdre leur emploi et il n’y aura probablement pas de recrutements. Il se demande si la relativité des salaires ne posera pas problème et si cela ne créera pas de frustration parmi les travailleurs.
En outre, le secrétaire de l’ACIM souligne que le gouvernement cherche à se positionner favorablement en vue des élections. Concernant l’économie, l’ACIM s’interroge sur les mesures prises pour la relance économique, car peu d’annonces ont été faites à ce sujet. Il juge scandaleux et irresponsable que le gouvernement mette en avant un plan directeur pour le projet de métro sans une politique nationale de transport. « On ne peut pas investir de l’argent à droite et à gauche sans se soucier des problèmes actuels de la population. Maintenant, le gouvernement va présenter le métro comme une vitrine pour que l’Inde puisse le vendre en Afrique », conclut-il.
