La famille de Charles Alexandre Louise dans le flou

  • L’enquête policière pointée du doigt

Les heures passent et l’attente se fait de plus en plus longue pour la famille de Charles Alexandre Louise.  Ils sont sans nouvelle de leur frère, père et enfant et ce depuis maintenant une quinzaine de jours.  Mais la découverte d’un cadavre dans le voisinage alimente les rumeurs que le disparu serait mort dans des conditions atroces.  Si sa maman garde espoir, ses sœurs et ses enfants semblent avoir accepté la dure vérité.  

Marwan Dawood/ Photos :- Sheikh Qalam

 

Nous avons rencontré la famille au domicile de la sœur de la victime à Résidence NHDC à Camp-Levieux, vendredi après-midi.  Dans une pièce étroite plusieurs proches de Charles Alexandre Louise s’étaient donné rendez-vous pour soutenir la famille.  Certains acceptent la réalité pendant que d’autres disent vouloir attendre les résultats des tests ADN pour en être sûrs.

Annick Mauree , sœur de l’homme disparu, décrit son frère comme étant quelqu’un de bien. «Zamais li pas rode problèm ek dimoune, li ress dans so coin. Li alle so travail li vini, li content batte ène ti grog lakaze mem. Zamais li pane gagne problèm ek personne. Mo pas conner kine arriver. Mo pas comprend kine arrive li », Annick nous apprend par la suite que son frère travaillait au cimetière de St-Jean où il s’occupait de l’entretien des tombes.  Elle raconte comment le jour de sa disparition, Charles Alexandre s’est réveillé à deux heures du matin pour se rendre au travail. «Sa jour line disparaite là, line levé li pé alle travail deux heures du matin. Heureusement ki bane-là ine dire li tonton encore bonheur là. Line réale dormi. Mais kan line sorti line allé, personne pane retrouve li encore. » 

Âgé de 53 ans, Charles Alexandre Louise était père de trois enfants, à savoir deux filles et un fils.  L’une des filles, Mary-Jane Louise, s’est confié à nous : « Mo papa ti bien content passe so letemps ek so bane zenfants. Li pas ti pé sorti pou ale fréquente camarades. Li ti content ress lakaze. Li pas ti parfait mais li ti touzour là pou nous. Li pas ti éna aucaine l’ennemi. »  Cependant, Mary-Jane se montre très critique envers le rôle qu’a joué la police dans toute cette affaire : « Mo bien convaincue ki si la polis ti jouée so rôle à 100% ti éna ène chance nou retrouve li vivant. Mo rappel kan li pane rentre lakaze noune alle station, noune fer déposition. 2-3 jours après, mone réalle station zot dire moi péna nanier. Pane ressi faire nanier et pas pou capave faire nanier. Zot pane fer zot travail bien. » Mary-Jane, visiblement très bouleversée par le sort de son papa, nous révèle que son seul regret reste le fait qu’elle n’a pu le rencontrer une dernière fois, faute de temps, malgré l’insistance de son père. Mais se dit convaincue que justice devra être faite.

La mère de Charles Alexandre, elle, garde espoir. «Mo pas trouve bien moi, mo pas capave même marche bien. Dimoune pé dire moi mo garçon ine mort, moi mo croire li encore vivant. Mo envie attane ki reziltat banne tests ADN pou dire lerla mo pou croire. » Mais cette espérance s’envolera au fur et à mesure qu’elle se livre à nos journalistes. Soudain, elle fait une longue pause, place sa main sur sa joue gauche, se tourne vers nous et après avoir poussé un soupir, elle nous dira : «mo garçon ti bien content so mama. Li ti content batt so ti zafer, mais tou cout li dire moi mama anou krazz masala, mo dire li non mama ine vié astere mo nepli capave alle krazz masala. Aster kisanla pou dire moi krazz masala ? » 

 

  • Le 8 septembre, les proches de Charles Alexandre Louise ont rapporté sa disparition au poste de police de Camp-Levieux.
  • Le 21 septembre, des individus retrouvent le corps sans tête d’un homme sur la berge d’une rivière (Canal La Ferme) à Camp-Levieux. Le frère de Charles Alexandre Louise identifie le cadavre grâce à un tatouage sur le bras de la victime.
  • Le 22 septembre, la tête du cadavre est retrouvée à quelques mètres des lieux où le corps avait été découvert
  • Le 23 septembre, les proches attendaient toujours d’être fixés, en attendant le rapport de l’autopsie et des tests ADN.