La Nouvelle-Zélande interdit les fusils d’assaut, les inhumations se poursuivent

La Première ministre de Nouvelle-Zélande a annoncé jeudi l’interdiction des armes semi-automatiques et fusils d’assaut alors qu’étaient inhumées des nouvelles victimes du tueur des mosquées, dont un adolescent qui rêvait d’être gardien de but à Manchester United.

Cinquante fidèles ont été abattus il y a près d’une semaine par le suprémaciste blanc Brenton Tarrant dans deux mosquées de la plus grande ville de l’île du Sud, un massacre qu’il a filmé et diffusé en direct sur Facebook.

La police a annoncé que la totalité des victimes étaient désormais identifiées, permettant de soulager la frustration des familles alors que la coutume musulmane veut que les morts soient enterrés le plus rapidement possible, généralement dans les 24 heures suivant le décès.

Jacinda Ardern avait promis immédiatement après le carnage un durcissement d’une législation qui avait permis au tueur d’acheter en toute légalité l’arsenal ayant servi à l’attaque, y compris des armes semi-automatiques.

“Toutes les armes semi-automatiques utilisées dans l’attaque terroriste de vendredi seront interdites dans ce pays”, a déclaré la cheffe du gouvernement en détaillant toute une panoplie de mesures qui concrétisent sa promesse.

Les chargeurs à grande capacité et autres dispositifs qui permettent des tirs plus rapides seront également hors la loi.

La réforme de la législation sera présentée au Parlement début avril mais dans l’intervalle, des mesures provisoires empêcheront toute ruée sur les armes, ce qui signifie qu’une interdiction de facto est déjà en vigueur.

“C’est une bonne chose, pourquoi aurions-nous besoin de telles armes dans nos maisons?”, a déclaré à l’AFP Kawthar Abulaban, 54 ans, qui a survécu à l’attaque contre la mosquée al-Noor, la première visée par l’extrémiste australien de 28 ans.

Pour la deuxième journée consécutive, des centaines de personnes se sont rassemblées sous un ciel gris pour faire leurs adieux à de nouvelles victimes du tueur, y compris une habitante de Christchurch convertie à l’islam et un homme âgé mort en tentant de saluer celui qui allait le tuer.

Parmi les personnes rassemblées, des musulmans, des non musulmans, des écoliers et même des bikers. Des élèves pleuraient en accompagnant Sayyad Milne, 14 ans et Tariq Omar, 24 ans, en leur dernière demeure. Le père de Sayyad, John Milne, a déclaré que son fils avait été abattu alors qu’il priait à la mosquée Al-Noor.

  1. Milne avait expliqué à l’AFP que son fils, “son tout petit”, voulait un jour jouer pour le club du nord de l’Angleterre. Parmi les présents, beaucoup sont scolarisés au lycée Cashmere, l’établissement que fréquentaient Sayyad mais aussi Hamza Mustafa, un réfugié syrien enterré la veille.

Un “Allah Akbar” retransmis par haut-parleur a donné le signal du départ de la cérémonie. Après des prières, les victimes ont été inhumées.