La politique monétaire du gouvernement mise en cause

Hausse de la dette publique

L’effet de l’augmentation de la dette publique commence à se faire ressentir. Bien que la politique monétaire vise à en atténuer les conséquences à court terme, l’économie mauricienne est plongée dans une spirale descendante, et y remédier représente un défi considérable. La dette publique est passée de Rs 475 milliards à plus de Rs 500 milliards, affichant une croissance exponentielle.

Les professionnels du secteur financier tirent la sonnette d’alarme quant aux implications du remboursement de cette dette et à ses effets sur les citoyens mauriciens. Dans des moments où la survie économique prime sur tout autre objectif, l’option de l’endettement est souvent privilégiée par les États. Ainsi, la politique monétaire du gouvernement dirigé par Pravind Jugnauth, avec Renganaden Padayachy en tant que ministre des Finances, se penche sur l’endettement du pays, tout en donnant l’illusion d’une redistribution grâce à des « allocations illusoires ».

Selon l’économiste Takesh Luckho, la somme de Rs 500 milliards est conséquente, ce qui signifie qu’à sa naissance, chaque nouveau-né mauricien hérite d’une dette de Rs 430 000. Cela illustre la corrélation entre la dette publique et la population. « En moins de six mois, la dette publique a augmenté de Rs 25 milliards. En décembre 2022, elle était d’environ Rs 475 milliards, et en juin de cette année, elle atteignait Rs 500 milliards. Cette tendance est inquiétante car la majeure partie de la dette est interne. Le gouvernement dépense aujourd’hui en s’endettant pour demain. Nous devrions tirer des leçons de l’exemple de la Grèce et voir ce qui s’y est produit », exhorte Takesh Luckho.

L’économiste souligne également la dévaluation de la monnaie et l’augmentation nominale de la dette. En d’autres termes, la monnaie nationale s’est affaiblie. Bien que la dette publique ait augmenté de Rs 25 milliards en valeur nominale (passant de Rs 475 milliards à Rs 500 milliards) entre décembre 2022 et juin 2023, en pourcentage du PIB, elle a diminué de 84,6 % à 81,9 % au cours de cette période.

« Nu pe al dans enn situation boku pli pire. Bann allocation ki gouvernement pe donne, zot pu bizin fer la population laem repay sa. Zot pe donn enn jeune enn one off grant de Rs 20 000 kan zot pu reprend Rs 420 000 avec li, il n’y pas de logique. Pour l’instant, le gouvernement en place fait tout pour s’accrocher au pouvoir et les démarches logiques et rationnelles ne seront pas d’actualité de si tôt. Quitte à faire fi des recommandations du Fond Monétaire International (FMI) et de Moody’s », déclare l’économiste.

D’après Takesh Luckho, les chiffres fournis par ‘Statistics Mauritius’ sont alarmants. Selon lui, la raison de l’augmentation rapide de la dette publique réside dans le fait que le gouvernement n’a pas réussi à développer un secteur capable de revitaliser l’économie, et de générer de la richesse pour stimuler le PIB. L’économiste estime que le gouvernement aurait dû investir dans des secteurs tels que les crypto-monnaies, la fintech et l’intelligence artificielle. « Nous disposons d’une main-d’œuvre qualifiée dans ces secteurs, aussi le gouvernement doit être capable de tirer parti de ces atouts. Les infrastructures et une réglementation solide sont nécessaires pour favoriser la croissance », conclut-il.