La situation des musulmans vue par le SUNNIY ‘ULAMÂ & AÏMMAH COUNCIL

L’île Maurice est un pays où toutes les communautés sont libres de pratiquer leur foi et ayant des droits égaux. La communauté musulmane fait partie intégrante de cette diversité religieuse et contribue au développement socio-économique du pays. Cependant, il est totalement injuste que la communauté musulmane ne soit pas traitée de manière égale et ne soit pas dûment prise en considération, subissant l’injustice à tous les niveaux.

Pour commencer, lorsque nous jetons un coup d’œil aux différents postes importants que nous appelons postes constitutionnels, nous constatons qu’aucun de ces postes est occupé par un Mauricien de foi musulmane, bien qu’il soit qualifié et compétent. Prenons le cas du commissaire de police, nous ne comprenons toujours pas pourquoi le DCP Jugroo n’a pas été nommé à ce poste alors que le présent titulaire, avec un dossier pas très luisant a été nommé. Y a-t-il des raisons de ne pas avoir nommé M. Jugroo ?

Après le retrait de Mme Ameena Gurib-Fakim de la Présidence, aucun autre musulman n’a été nommé ni même comme vice-Président.

Quand le Ptr dirigeait le pays au moins quatre musulmans faisaient partie du cabinet, y compris le numéro 2. Valeur du jour, seuls deux élus de la communauté ont été nommés ministres.

Sur 430 policiers qui ont été promus récemment, on ne compte que 43 musulmans dont 15 étaient sur le point de partir à la retraite. Ce qui fait que seuls 28 sont sur le payroll de la Force, soit 6.5 %.

Que dire des 1000 recrues en tant que Management Support Officer (MSO) ? La communauté musulmane n’a eu droit qu’à 127 postes. Où sont donc la justice et l’équité ?

Le même scénario se répète au ministère de la Santé et celui de l’Education où les médecins et enseignants musulmans ne trouvent pas places. A la Santé, le transfert du Dr I.Nawoor, bien qu’injuste et injustifié, reste inexplicable. A l’Education, les étudiants musulmans ne peuvent offrir l’arabe et l’ourdou comme matières principales, au niveau du HSC.

Désormais, aucun membre de la communauté musulmane ne siège à la Public Service Commission, depuis octobre 2021. Le contrat de Nazir Ahmud Khodabux n’a pas été renouvelé alors que les autres membres ont été tous reconduits à leur poste.

Dans les corps paraétatiques (CEB, CWA, Cargo Handling Corporation, Air Mauritius, MBC, MT, etc), sauf pour les nominés, on peut compter sur les doigts de la main le nombre de musulmans. A la Local Government Service Commission (LGSC) qui s’occupe des municipalités et conseils des districts, pas de musulmans au poste de CEO sur 12 collectivités locales, pas de promotion non plus pour les « health inspectors » et les « inspectors of works ». La faute à qui ? Aucun musulman ne siège à la Commission alors que, depuis sa création dans les années 80, il y a toujours eu un membre de la communauté, dont Tayyab Hossenbaccus, Mahmood Hussenbuccus, Abdool Habib Unjore et Abdool Sakoor Husnoo.

Beaucoup d’officiers musulmans font valoir leur droit à une retraite anticipée. Quelles en sont les raisons ? Outre de ne pas obtenir une promotion méritée, ils sont victimes de harcèlement de la part de leur chef hiérarchique. De plus, ils sont transférés à tout bout de champ aux divers ministères. Souvenez-vous du cas de Mme Nanhuck du Mauritius Standard Bureau (MSB) qui a dû céder sa place à une incompétente, sans aucune qualification.

En 2020, le conseil des Ulamas avait envoyé une lettre au Premier ministre pour que les problèmes de la communauté soient pris en considération. Aucune suite n’a été donnée à notre demande.

Le conseil réitère son appel à Pravind Kumar Jugnauth pour que justice soit rendue à la communauté musulmane. Il faut que la loi sur l’égalité des chances à Maurice et l’équité soit appliquée à tous les niveaux. Il est inacceptable que des personnes ne trouvent pas un emploi dans la fonction publique, les municipalités et les corps para-étatiques à cause de leurs croyances religieuses.

Pour terminer, le conseil des Ulamas demande au gouvernement où est passé l’argent que l’Arabie Séoudite a envoyé à Maurice pour rénover les mosquées, plus de 2 ans après.

NOTE : Les points de vue exprimés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement ceux de la rédaction et n’engagent que les auteurs eux-mêmes.