Le dénonciateur révoqué

Fraude alléguée à la Mauritius Housing Company

  • Dr Ranjivsingh Boolauck : «Je suis victime de mon honnêteté mais ma bataille continue» 

Il avait en début d’année dénoncé une fraude de Rs 700 millions au sein de la Mauritius Housing Company impliquant hauts cadres et dirigeants de cet organisme d’état.  La compagnie avait alors initié des démarches pour convoquer le Dr Ranjivsingh Boolauck devant un comité disciplinaire par deux fois mais avorté après les actions légales de son homme de loi, Me Neelkanth Dulloo.  Ce dernier a obtenu une injonction de la cour après chaque convocation.  En l’espace d’un mois, la Mauritius Housing Company avait subi deux revers après que la juge Aruna Narain siégeant en référé, avait émis un ordre d’injonction intérimaire en faveur du Dr Ranjivsingh Boolauck, le 9 mars dernier.

Le Dr Boolauck travaillait comme chef du département Corporate Planning and Development jusqu’à ce qu’il apprend qu’il a été démis de ses fonctions à la Mauritius Housing Company.  Interrogé par Sunday Times, le Dr Boolauck estime qu’il a été «injustement révoqué pour avoir dénoncé les mauvaises pratiques de certains dirigeants. »  Le principal concerné parle de «persécution » contre sa personne, «Je suis le cobaye. Inn mett moi lor la croix pou couloutte moi parceki mone éna couraze dénonce zot pou rétablir la bonne gouvernance dan sa compagnie la. Zot ziss prend decision la sans passe par ene board disciplinaire, fire under them. Mo pas pou kitt zot coumsa, zot pou paye sa très chère », martèle le Dr Boolauck.

C’est avec beaucoup de sérénité qu’il a appris la nouvelle de son licenciement jeudi dernier mais considère que ce ne sera qu’une «traversée du désert ! C’est une bataille gagnée d’avance pour nous puisque nous voulons de la bonne gouvernance. Zot ine persécute moi, mais mo pas pou kitt zot. Zot ine reproche moi, lor breach of confidentiality mais zot blié ki la Prevention of Corruption Act éna ène section ki dire si ene dimoune ki denoncé gagne persecution alors dimoune ki pé fer sa la, li passible à ène peine d’emprisonnement et meme ene l’amane fort ».