Le pape François a accordé un répit au cardinal Philippe Barbarin en refusant sa démission dans l’attente de son procès en appel, mais le prélat français s’est mis en retrait de la direction du diocèse de Lyon pour “tourner une page”.
Dans la foulée de sa condamnation début mars à six mois de prison avec sursis pour non dénonciation des abus sexuels d’un prêtre de son diocèse, Mgr Barbarin avait présenté lundi sa démission au pape, mais ce dernier, “invoquant la présomption d’innocence, n’a pas voulu accepter cette démission”, a annoncé le primat des Gaules dans un communiqué.
Réputé proche de Mgr Barbarin, le pape argentin a longtemps pris personnellement la défense du cardinal français. Lorsque l’affaire lyonnaise avait éclaté en 2016, il avait déjà rejeté une première offre de démission, jugeant qu’elle serait “un contresens, une imprudence”, avant l’issue de son procès.
François Devaux, cofondateur de l’association de victimes La Parole libérée à l’origine du procès Barbarin, juge ce nouveau soutien papal comme “l’erreur de trop”.
“Je crois que cet homme-là (le pape) va réussir à tuer l’Eglise (…). Cela montre à quel point on a raison et que le problème est intrinsèque au dogme”, a-t-il déclaré à l’AFP.