L’Elysée version Macron verrouille sa communication

Premier Conseil des ministres, jeudi, placé sous le signe de la discrétion. Fini la présidence normale et les confidences en abondance, l’heure est à la parole rare.

Venu en voisin de la Place Beauvau, Gérard Collomb pénètre à pied dans la cour de l’Elysée. Un petit mot ? «Pas le premier jour !» sourit le nouveau ministre de l’Intérieur. Et les suivants ? Même mutisme chez ses nouveaux collègues. Les plus hardis adressent un signe de la main aux photographes, avant de rejoindre le huis clos du salon des Ambassadeurs. Ainsi débute le premier Conseil des ministres du quinquennat.

«Confidentialité, discipline, solidarité» figurent au frontispice des «règles de bon fonctionnement» du tout nouveau gouvernement. La consigne est claire : «Il appartient à chacune et chacun des ministres de veiller au respect de ce qui se discute au Conseil des ministres.» «Liberté intellectuelle, discrétion et loyauté», décline pour sa part le Premier ministre, Edouard Philippe. Sous le regard de François Hollande, dont le portrait trône toujours dans certaines salles du palais, le nouveau chef de l’Etat achève de couper les ponts avec cette présidence «normale» et… bien trop bavarde à son goût.