Les enseignants du prevoc dénoncent les conditions de leur redéploiement

Avec la politique du présent gouvernement de supprimer progressivement la filière prévocationnelle dans les collèges, le ministère de l’Éducation a décidé de redéployer les enseignants du prevoc dans la filière ‘mainstream’. Redéploiement qui ne se fait pas sans heurts. La ‘Government Services Employees Association’ (GSEA), par l’entremise de son président, Girishsingh Gopaul, nous explique que ce redéploiement, quoiqu’une « initiative louable », prend la forme d’un « exercice de recrutement » où le ministère de l’Éducation considère le redéploiement des enseignants du prévocationnel dans la filière ‘mainstream’ sur la base des critères établis pour leurs collègues de la filière ‘mainstream’.

Si bon nombre de ces enseignants du prévocationnel arrivent à satisfaire ces critères, ils sont redéployés sans problème. Mais il y a quand même des laissés-pour-compte car certains enseignants ne correspondraient pas à ces critères. Ces derniers éprouvent ainsi une certaine frustration, une appréhension et une confusion quant à leurs rôles et fonctions à l’avenir.Beaucoup craignent de perdre leur travail ou de ne pas monter en grade. « Ces enseignantsveulent être reconnus dans le secteur éducatif à leur juste valeur, tout comme leurs collègues de la filière ‘mainstream’ », nous explique Girishsingh Gopaul.

La GSEA, qui a envoyé plusieurs représentations au ministère de l’Éducation, demande ainsi à ce que le ministère trouve une solution pour ces derniers. « Le gouvernement doit venir avec un plan d’accompagnement pour mieux guider ces enseignants pour qu’à l’avenir, ils puissent trouver une place dans les établissements scolaires », nous explique Girishsingh Gopaul.

« Aberrant et inacceptable »

Une enseignante du prevoc nous explique que la situation s’avère difficile. Comptant elle-même 20 ans de service comme enseignante dans le domaine éducatif, elle trouve cela « aberrant » que les enseignants du prévocationnel ne sont pas éligibles à enseigner des élèves ‘mainstream’, alors que selon elle, ils détiendraient les mêmes qualifications que leurs collègues du ‘mainstream’. Elle nous explique qu’en février dernier, un certain nombre d’enseignants du prevoc avaient eu une rencontre avec les officiers du ministère de l’Éducation pour trouver une solution mais leurs propositions n’ont pas été retenues par le ministère. Notre interlocutrice nous explique que c’est « aberrant et inacceptable » que les enseignants du prevoc soient traités de cette manière.