Une élève de Grade 5 aurait été agressée et maltraitée par la directrice de son établissement scolaire. Les faits remonteraient au mercredi 11 octobre 2023, alors que la fillette de 11 ans se trouvait dans l’enceinte de l’école. Son enseignant lui aurait interdit de regagner sa salle de classe alors qu’elle s’apprêtait à prendre son petit-déjeuner, et la directrice lui aurait dit : « Quitte to manger vin avec moi pour guette mo loto. », tout en la tenant par son oreille gauche. Une fois sur place, la directrice aurait ajouté : « Guette qui ton faire mo loto, prend ene chiffon et nettoye sa. » Elle aurait ensuite retiré sa chaussure et utilisée pour frapper l’enfant sur le bras et la joue. L’enfant a dû être subir des soins à l’hôpital, et la police a ouvert une enquête.
Mais est-ce le seul cas ou y en a-t-il d’autres qu’on ne connait pas ? Mahend Gungapersad, député du PTr, a exprimé son point de vue sur cette affaire. Si la version dont nous disposons s’avère exacte, il condamne fermement le comportement de la directrice de l’établissement scolaire envers l’enfant, et estime que plutôt que de la maltraiter de cette manière, elle aurait dû solliciter les parents, dialoguer avec l’enfant et l’écouter avant de réagir. Le député soulève également la question du lieu de stationnement de la voiture, car selon lui les enfants ne devraient pas avoir accès aux véhicules garés à l’école. De plus, il suppose que l’enfant a peut-être accidentellement éraflé la voiture, et estime qu’il aurait été plus approprié de l’éduquer sur ce qui s’est passé, au lieu de la maltraiter. Il considère que pédagogiquement parlant, une telle conduite est inacceptable, et que la gestion de cette affaire a été inappropriée, car la discipline positive aurait dû être privilégiée pour éviter des impacts sur la santé mentale de l’enfant.
Mahend Gungapersad met aussi l’accent sur le fait que l’enfant a été littéralement victime de ‘bullying’ et d’humiliation, que cela ne lui a certainement pas envoyé un bon message, et que ça pourrait avoir des effets néfastes sur sa psychologie. « Non seulement les enfants doivent être éduqués, mais aussi les parents, les enseignants, les directeurs et les directrices d’écoles. Un incident de cette nature ne devrait jamais donner lieu à un tel comportement », dit-il. Le député du PTr ajoute qu’il y en a des protocoles à respecter lorsque les enfants font des erreurs.
« La formation des enseignants et des directeurs d’établissements scolaires doit être revue. Il est nécessaire de trouver des solutions à de tels problèmes, au lieu d’aggraver la situation », conclut-il.
Lovnima Gungah, psychologue : « Il est impératif d’accorder davantage d’attention à la santé mentale des enfants »
Selon la psychologue Lovnima Gungah, les cas d’agressions dans le milieu scolaire rendent les salles de classe et l’environnement scolaire malsains, tant pour les élèves que pour les enseignants. « Le recours à la violence physique et émotionnelle par un nombre considérable d’enseignants contre les enfants est une pratique courante depuis des générations. Dans le siècle actuel dans lequel nous vivons, il est non seulement possible, mais essentiel de prévenir et de répondre aux dommages causés par la violence à la santé mentale des enfants », relate-t-elle.
« Tout d’abord, les conséquences de la violence physique sur les enfants en milieu scolaire comprennent de mauvais résultats scolaires, une faible estime de soi, la dépression et l’anxiété. Il a été clairement prouvé que la violence porte atteinte à la santé mentale des enfants et présente un risque réel d’apparition et de persistance de problèmes de santé mentale, notamment la dépression, le trouble de stress, le trouble de la personnalité limite, l’anxiété, les troubles du sommeil, de l’alimentation, les troubles liés à la consommation de substances et le suicide », ajoute-t-elle.
Les victimes de violence physique se sentent pessimistes, humiliées, honteuses, isolées, rejetées et peu attrayantes aux yeux de leurs pairs. Elles ont de faibles compétences sociales et des difficultés dans leurs relations interpersonnelles, telles que l’anxiété sociale, la solitude et la peur d’être jugés négativement, selon la psychologue.
« Les enfants affectés par des troubles comportementaux et émotionnels peuvent présenter des symptômes extériorisés dirigés vers d’autres personnes. L’expression externe des symptômes de santé mentale, tels qu’un comportement agressif ou antisocial, est également plus susceptible d’accroître la victimisation de leurs pairs. Les enfants peuvent également présenter des symptômes intériorisés dirigés vers l’intérieur. Ceux-ci incluent une augmentation de l’anxiété, de la dépression et des sautes d’humeur, ainsi que des tentatives de suicide. Les symptômes de détresse augmentent en fonction du nombre d’actes de violence dont ils ont été témoins ou dont ils ont été victimes. Ces symptômes comprennent la distraction, la peur intrusive et indésirable, ainsi que des pensées et des sentiments de non-appartenance », explique-t-elle.
« Quant au fait d’avoir du mal à résister à la tentation d’adopter un comportement violent, il est essentiel que les enseignants reconnaissent que leur rôle de soutien est important dans la prévention de la violence à l’école, et dans la formation de notre génération future avec de bons principes et valeurs. Il est impératif qu’ils présentent le bon mode de vie à ces élèves à travers leur propre comportement. De plus, il est important de pouvoir repérer les premiers signes de comportement agressif chez un enfant, afin de le diriger vers une aide psychologique. N’oublions pas que nous sommes tous des êtres humains et que nous commettons tous des erreurs, mais en fin de compte, il est nécessaire d’agir de manière à créer de la positivité autour de nous. Il est impératif d’accorder davantage d’attention à la santé mentale dans les mesures visant à prévenir et à répondre à la violence contre les enfants, non seulement dans le milieu scolaire, mais aussi dans la communauté dans son ensemble », conclut Lovnima Gungah.