Meeting PTr à St. Pierre : Navin Ramgoolam indique à Pravind Jugnauth où a-t-il fauté

C’est dans la circonscription du Premier ministre, Pravind Jugnauth, soit au no 8, que le leader du PTr, Navin Ramgoolam, a tenu son meeting vendredi après-midi, juste après la conférence de presse du Premier ministre Pravind Jugnauth, qui avait tenté de venir avec ses explications sur l’affaire Angus Road. Pendant une trentaine des minutes, le leader des Rouges a dressé un véritable réquisitoire contre le Premier ministre.

 Le truquage des élections, la fermeture tardive de nos frontières, qui a causé la mort de 10 personnes par le covid-19, le déversement d’hydrocarbures par le navire MV Wakashio dans nos lagons dans le sud-est du pays, le naufrage du remorqueur Sir Gaétan, qui a fait trois morts et un disparu, entre autres. Autant de dossiers, où selon Navin Ramgoolam, Pravind Jugnauth, a fauté.

Il devait aussi aborder le scandale des achats de fournitures médicales pendant le confinement. Il a ainsi dit que Pravind Jugnauth a protégé ses proches dans ce mégascandale : « Sans passer par la procédure d’appels d’offres, il a payé presque Rs 2 millions pour des respirateurs artificiels qui ne marchent pas. »

 « Il a puisé Rs 158 milliards dans les réserves de la Banque de Maurice. Il a créé la Mauritius Investment Corporation (MIC), avec un investissement de Rs 80 milliards, qu’il donne à ‘so ban dimoune’, tandis que les parlementaires ne peuvent poser des questions au Parlement. Il a détruit la State Bank of Mauritius (SBM). Cette banque faisait des profits de Rs 3,2 milliards mais a ensuite fait des pertes allant jusqu’a Rs 18 milliards. Il a coulé Air Mauritius alors que l’administrateur, Sattar Hajee Abdoulla, prend des millions. Il a mis le chef de ‘Lakwizin’, Sherry Singh, à la tête de Mauritius Telecom », devait lancer le leader des Rouges contre Pravind Jugnauth. Il est aussi revenu sur la fermeture de la compagnie BAI, et le remplacement de la NPF par la CSG, qui fait actuellement l’objet d’une contestation en Cour suprême.

En ce qui concerne la drogue dure à Maurice, Navin Ramgoolam devait avancer que : « Il a fait de sorte que le rapport de la commission d’enquête Lam Shang Leen finisse dans un tiroir. Cette commission d’enquête avait préconisé qu’il fallait fermer l’ADSU. Or, Pravind Jugnauth est venu faire les louanges de l’ADSU au Parlement. »

Navin Ramgoolam devait aussi aborder la question des libertés fondamentales. « Aujourd’hui, ce sont vos libertés qui sont menacées. Pravind Jugnauth est en train de confisquer vos libertés », dit Navin Ramgoolam. Il devait mettre en garde Pravind Jugnauth : « Qu’il fasse attention, qu’il n’essaie pas de confisquer la liberté des Mauriciens. » Le leader du PTr devait exprimer son soutien envers la radio privée TOP FM, qui selon lui, est la seule radio qui n’est pas contrôlée par le gouvernement. Pour lui, il est clair que Pravind Jugnauth veut fermer TOP FM.

Le leader du PTr dénonce le fait que Pravind Jugnauth, lors des élections villageoises, a tenté d’acheter avec des millions les conseillers des villages, qui ont été élus ce dimanche 22 novembre, afin d’avoir une mainmise sur les ‘district councils’.

« Pourquoi a-t-on arrêté deux enquêtes de l’ICAC sur l’affaire Angus Road ? »

Navin Ramgoolam est revenu sur l’affaire Angus Road et se demande comment la MRA et l’ICAC n’ont rien vu dans cette affaire alors que Pravind Jugnauth avait effectué ses paiements en cash. « MRA pa diman li narien ? Icac oussi pa trouve narien ? », s’est-il demandé.

Le leader du PTr est revenu sur la conférence de presse de Pravind Jugnauth un peu plus tôt, à l’effet qu’il finira la carrière d’Arvin Boolell. Selon lui, toute une stratégie a été enclenchée contre Arvin Boolell en dehors du Parlement, pour qu’il ne pose plus des questions sur l’affaire Angus Road.

Par ailleurs, il s’interroge sur le fait que Pravind Jugnauth avait autorisé l’ancien Attorney General, Ravi Yerrigaddoo, à écrire au ‘Serious Fraud Office’ en Angleterre pour mettre un frein sur l’enquête sur la transaction de Rs 20 millions dans l’affaire Angus Road, alors que selon ses dires, Alan Govinden avait déjà effectué le paiement depuis l’Angleterre.

Il est revenu sur l’affaire Medpoint, qui avait vu l’implication de Pravind Jugnauth. Selon les affirmations de Navin Ramgoolam, Sir Anerood Jugnauth lui avait demandé d’arrêter l’enquête de l’ICAC sur son fils, Pravind Jugnauth. Chose que Navin Ramgoolam avait refusée. Ce dernier avance qu’il y a une raison derrière l’arrêt de deux enquêtes de l’ICAC sur l’affaire Angus Road.

Navin Ramgoolam devait attirer l’attention sur le fait que quand il y avait des allégations sur l’ancienne Présidente de la République, Ameenah Gurib Fakim, sur Raj Dayal dans l’affaire ‘Bal Kouler’, sur Ivan Collendavelloo, ils avaient tous démissionné de leurs postes respectifs,  or, Pravind Jugnauth reste toujours boulonné à son poste.

 

« Kistnen Soopramanien avait des preuves à me montrer »

Navin Ramgoolam a ainsi parlé sur Kistnen Soopramanien, dont le cadavre calciné a été retrouvé dans un champ de cannes à Telfair. Il explique qu’au mois d’août, il avait eu une rencontre avec Kistnen Soopramanien. « Line dire ki la tète mafia, ce Pravind Jugnauth », déclare-t-il. Ce dernier, dit-il, avait des preuves à lui montrer.  

Navin Ramgoolam devait aussi dévoiler que Kistnen Soopramanien l’avait informé sur les 1 200 Bangladais qui avaient été mobilisés pour voter dans les 20 circonscriptions du pays lors des dernières élections générales 2019.