Par Ganessen Annavee

Ellorukkum Vanakkam

Dans un pays multi-ethnique comme Maurice, il est normal de voir chaque composante rester attachée à sa propre culture, à ses croyances religieuses et à ses traditions ancestrales, et célébrer avec la même ferveur, année après année, les moments forts de leurs cultures respectives.

Les Tamouls célébreront à travers la planète le samedi 3 août prochain ‘Aadi Padinettaam Perukku Vizhaa. Ici à Maurice, il y a lieu, sans vouloir être alarmiste, de froncer les sourcils au vu de ce que nous avons constaté ces dernières années. Les générations montantes semblent de plus en plus vouloir s’éloigner de nos traditions ancestrales, millénaires dans la plupart des cas, pour se tourner vers de nouvelles tendances et adopter de nouvelles modes de vie appelées le modernisme, qui envahissent le monde mais qui sont invariablement éphémères et sans signification réelle.

Nous ne pouvons, année après année, répéter les mêmes exhortations et les mêmes mises en garde contre tout ce qui menace cette institution sacrée qu’est le mariage, don du Créateur. Mais au vu d’une situation qui dégénère, avec une recrudescence d’unions qui se brisent, parfois après seulement quelques années, voire quelques mois de vie commune, il est nécessaire de réagir alors qu’Aadi symbolise le renouvellement de la pérennité des vœux du mariage.

Ceux et celles qui restent attachés aux traditions ancestrales démontrent le respect pour ce que nos ancêtres, dans leur sagesse, ont établi pour le bien-être de la communauté. Il est réconfortant de constater que nombreux sont ceux et celles qui, malgré tout, restent fidèles à notre culture et résistent à ce courant déferlant qui semble vouloir tout remettre en cause.

‘Aadi’ est un de ces moments forts de notre héritage ancestral, une commémoration qui consolide nos valeurs identitaires et notre droit à la différence, que nous, Tamouls, avons tout intérêt à sauvegarder en tant que composante minoritaire d’une société pluri-ethnique. On ne le rappellera jamais assez.

Il est vrai que la scène du présent monde est en train de changer, sans que nous sachions où cela nous mènera. Mais ce n’est pas pour autant que nous resterons sans réagir. Célébrons dignement ‘Aadi’ pour tout le symbolisme qu’elle représente, et levons des mains pieuses vers le Tout-Puissant pour qu’Il continue à nous accorder Sa grâce !

‘Aadi’ est, par tradition, un moment de réjouissances, voire de renouveau. Nous avons cependant une pensée particulière pour celles qui ne participeront pas au rituel, ayant perdu leur conjoint. Elles demeurent néanmoins dignes d’éloges pour avoir démontré, pendant de longues années, leur attachement indéfectible aux vœux du mariage jusqu’à ce que la mort de leur conjoint ait rendu ces vœux caducs.

Je profite de l’occasion, avant de terminer, pour demander à tous nos frères et sœurs de la communauté de participer pleinement à cette célébration et de démontrer ainsi leur profond attachement à nos traditions.

Oungal Anaivarukkum Aadi Padinettaam Perukku Vizhaa Nalvaazthukkal.

Nandri et Vanakkam.

Vive le mariage, don du Créateur !