MSAW : Dix fioles de drogues utilisées pour l’euthanasie animale « missing »

  • La vente du T61, produit qualifié comme drogue dangereuse, a été réglementée suivant l’affaire Kistnen

Cette affaire est diversement commentée à la « Mauritius Society for Animal Welfare » (MSAW) depuis quelque temps. Dix fioles de T61 de 50 ml sont portées disparues. Cette drogue est couramment utilisée par des vétérinaires pour euthanasier des animaux. Mais son usage peut également être détourné dans des cas d’intention suicidaire. D’où la consternation après la disparition inquiétante de ces produits. D’autant que son acquisition est hautement contrôlée, surtout et étrangement suivant des révélations dans le sillage de … l’affaire Kistnen !

La MSAW, apprenons-nous, a initié une enquête interne après ce cas d’effraction suspect. Elle en a informé le ministère de l’Agro-industrie à travers une lettre datée du 19 octobre 2021. Agissant au nom du ‘Senior Chief Executive’ dudit ministère, un officier a, dans une correspondance en date du 28 octobre, demandé aux responsables de l’organisme de référer le cas à la police, surtout si les fioles ne sont pas retrouvées. « As this is an operational issue, once investigation completed at your level and missing vials not retraced, you may report the matter to the police authorities for any action deemed necessary at their end », souligne le préposé du ministère de l’Agro-industrie.

Un vétérinaire nous confie que le T61 est une drogue très puissante qui cause une mort instantanée. La dose utilisée pour euthanasier un animal peut varier dépendant de son poids. Normalement 10 ml suffirait pour que la délicate mission puisse être bouclée. Une fiole de 50 ml pourrait ainsi être utilisée au moins à cinq reprises. Or, dans le présent cas, 10 fioles sont portées manquantes.

Ce qui est surprenant, il s’avère, selon une petite enquête menée par Sunday Times, que depuis l’affaire Kistnen, le ministère de l’Agro-industrie aurait revu les règlements pour l’acquisition et l’obtention de ce produit ainsi que d’autres « dangerous drugs ». Pourquoi les autorités ont-elles serré la vis après cette affaire ? « Komsi nou ki fine touye Kistnen », rétorque un vétérinaire sous couvert d’anonymat.

Or, il avait été révélé durant l’enquête judiciaire en cour de Moka, plus précisément en décembre 2020, que Soopramanien Kistnen avait une forte dose de péthidine dans le sang. Selon Rama Valayden, ce produit est un puissant sédatif qui peut causer la mort d’un homme en l’espace de six heures. Par contre, le T61 provoque, lui, une mort immédiate s’il est administré par voie intraveineuse ou intracardiaque, selon des informations recueillies auprès des vétérinaires.

Ainsi, de nouveaux règlements ont été mis en place au début de cette année. Les médecins, vétérinaires et autres organismes œuvrant en faveur des animaux, que ce soit du gouvernement ou du privé, sont désormais appelés à remplir un formulaire connu comme un « Purchase Order for Dangerous Drugs (Schedule 111) » et dûment estampillé par le ‘Registrar of Pharmacy Board’ avant qu’ils n’en fassent l’acquisition. Le nom et les coordonnées de l’acquéreur et du fournisseur doivent aussi être fournis.

Même à la MSAW, l’accès à ce produit serait restreint, selon certaines informations. Ce qui expliquerait les craintes des uns et des autres.