[National Wholesale Market] Les encanteurs fustigent le ministre Hurdoyal

Les encanteurs, planteurs et revendeurs expriment leur mécontentement à l’égard du ministre de l’Agro-industrie, Vikram Hurdoyal, après son discours au Parlement mardi dernier. Ce dernier vient en effet avec des amendements à la ‘Mauritius Agricultural Marketing Act’, pour que toutes les ventes au gros se fassent uniquement dans les nouveaux locaux du ‘National Wholesale Market’ de Wooton.

Les planteurs, encanteurs et maraîchers s’opposent fermement à cette décision et appellent le gouvernement à revenir sur sa décision. Un encanteur, souhaitant préserver son anonymat, affirme que ce projet de loi menace le marché parallèle des fruits et légumes à Maurice, crucial pour leurs maigres marges de profit. « Ce projet de loi permettra aux autorités de nous asphyxier avec des impôts », lance-il.

Hurry, marchand, est d’avis que la ‘Mauritius Revenue Authority’ (MRA) saura tout des transactions des marchands, encanteurs et revendeurs de légumes, car toutes les données seront ‘on record’. « Il est inconcevable qu’un planteur du nord de l’île fasse le va-et-vient quasi quotidiennement entre Cap Malheureux et Wooton. Et voilà que le gouvernement veut maintenant tout savoir sur nos transactions ! Même si le ministre Hurdoyal a donné des explications, nous ne sommes pas convaincus et nous rejetons catégoriquement ce projet de loi ! Ils veulent mettre leurs mains partout ! », martèle ce marchand de légume de 52 ans.

Pagailles à Wooton

Par ailleurs, des préoccupations sont également soulevées quant aux conditions et infrastructures insuffisantes sur le site du ‘National Wholesale Market’ de Wooton. Un encanteur exprime des craintes de représailles, soulignant le manque d’infrastructures telles que des chambres froides, des succursales bancaires et des entrepôts, qui étaient pourtant promises dans le projet initial. Il témoigne des risques liés à la dénonciation des problèmes sur place, affirmant que cela pourrait entraîner la révocation des permis d’opération, avec des coûts déjà élevés pour les étals. Il signale également des préoccupations concernant les conditions sanitaires et d’hygiène dans les toilettes. « Il ne faut pas parler ou oser dire quelque chose ici, car ils vous surveillent et vont faire ‘palab’ ! Vous risquez de vous retrouver sans permis d’opération ! Déjà que nous payons très chers pour nos étals. Il y en a même un parmi les 43 encanteurs qui a cessé son activité », dit ce vieux routier du métier.