Propos à relent communal : L’interrogatoire d’Anil Gayan repoussé à deux reprises

L’enquête du Central Criminal Investigation Department (CCID) se poursuit, deux semaines après que plusieurs dépositions avaient été consignées contre le ministre. Mais le seul souci pour l’heure, demeure l’authenticité de cette vidéo partagée.

Six dépositions au total ont été consignées contre le ministre Anil Gayan pour propos à relent communal, pouvant inciter à la haine raciale. Mais la seule difficulté de la police pour l’heure, c’estd’identifier l’auteur de la vidéo qui continue à circuler sur Facebook. Comme le veulent les procédures, les enquêteurs doivent d’abord enregistrer la déposition de l’auteur de la vidéo, avant de se tourner ensuite vers le ministre Anil Gayan. Avec ce retard dans l’enquête, l’interrogatoire d’Anil Gayan a déjà été repoussé à deux reprises par les enquêteurs du CCID.

Pendant la semaine écoulée, deux des plaignants se sont à nouveau rendus aux Casernes centrales, pour l’analyse de leur téléphone portable par les officiers de l’IT Unit de la police. Cela afin de retirer la vidéo qui a circulé sur Facebook. Les enquêteurs veulent également savoir s’il y a eu manipulation de la vidéo.

Trois internautes identifiés pour menace de mort

L’étau se resserre autour de trois internautes, soupçonnés d’avoir proféré des menaces de mort à l’encontre du ministre Anil Gayan sur Facebook. Cette enquête fait suite à la déposition du ministre au Cyber Crime Unit du CCID, quelque temps après la circulation de cette vidéo. Des captures d’écran sont actuellement en possession des enquêteurs, mais il semblerait que deux de trois profils ont été désactivés. Mais les enquêteurs pourront quand même les retracer. Dans les semaines à venir, les trois internautes identifiés pourraient faire face à des accusations provisoires de menaces et de Breach of Information and Communication Technology Act.

 

Marche pacifique à Port-Louis: la révocation de Gayan réclamée

Plus d’un millier de personnes ont marché jusqu’à la municipalité de Port Louis ce vendredi 7 juin. La marche pacifique dirigée par des chefs religieux dont Aadil Baubooa, avait pour but de réclamer la révocation du ministre Anil Gayan. Ella a démarré au Square Khadafi après la prière du vendredi pour prendre fin vers 16h45, à la municipalité de Port Louis.

Les intervenants condamnent l’amalgame fait par le ministre entre l’honour killing et l’Islam. “Que la vidéo soit datée de trois ans ou non n’est point le problème, les propos ont été dits! Dans le cas de Soodhun, il a dû démissionner très vite, alors pourquoi aucune action n’a encore été prise contre Gayan?,” s’insurge le Maulana Shameem Khodadin.

Dans la même foulée, l’affaire Sudarshan TV a été sévèrement critiquée par les chefs religieux. Ils crient à la fausseté des contenus de la vidéo. “Les hindous à Maurice ne font face à aucune difficulté de la part des musulmans mauriciens. Que l’auteur de cette vidéo vienne à Maurice est que la POTA soit appliquée à son encontre pour incitation à la haine raciale,” a clamé Aadil Baubooa pour sa part. Il a aussi fait ressortir que la POTA s’applique très vite contre les musulmans mais pas contre les autres communautés et se demande si cette loi est réservée uniquement pour les musulmans !

De plus, les manifestants ont également condamné les actes de barbarie à l’encontre des autres communautés et les lieux de culte tout en mettant l’accent sur le fait que des sanctions sévères doivent être prises dans un minimum délai pour ne pas tolérer en aucun cas ces actes, venant de quelconque communauté. Ils crient à l’injustice car les coupables qui ont blasphémé l’Islam en écrivant ‘’lascar barbar’’ sur de nombreuses mosquées de l’île respirent toujours la liberté.

En dernier lieu, le principal orateur, Aadil Baubooa n’a pas mâché ses mots à l’encontre des blasphémateurs de l’Islam pour leurs actes. Selon lui, certains actes de vandalisme des lieux de culte sont faits par des non-musulmans mais le tort revient toujours aux musulmans. Il invite le Premier Ministre à sanctionner les coupables dans les plus brefs délais. Il n’écarte ainsi pas la possibilité d’organiser une autre marche pacifique si ces blâmes dirigés contre les musulmans ne cessent pas. « Nous pas ene poubelle nous. Pas vin zette tous kaliter malpropreté lor nous, » clame-t-il. Toutefois, il dira que si les musulmans sont eux aussi coupables de tels actes, ils devront subir les conséquences, car l’Islam n’a jamais enseigné de causer du tort à son prochain.