Quand la direction de l’école et la police ne veulent rien savoir

‘Bullying’ dans une école primaire

Un enfant de 9 ans subit des sévices de la part de ses camarades de classe. Mais ni la direction de l’école ni la police ne veulent remuer le petit doigt.

Aarav Rambhujoo, un élève dans une école primaire du sud âgé de neuf ans, et actuellement en grade 3, a été victime de violence dans son école le jeudi 3 novembre. Ses persécuteurs ne sont autres que ses camarades de classe et des élèves de grade 4.

Trisha Rambhujoo, la mère du garçonnet, se confie à nous. Selon elle, pendant la récréation, des élevés ont agressé son fils physiquement, tout en lui lançant des jurons.  Le petit Aarav a ainsi reçu plusieurs coups de poing à l’abdomen et à la tête. Ses agresseurs ont aussi tiré le col de sa chemise jusqu’à ce que ce dernier eût commencé à s’étouffer. Après son agression, l’enfant est allé demander de l’aide au maître d’école, mais ce dernier n’aurait rien fait, selon la mère.

Ce n’est pas la première fois qu’Aarav se fait agresser à l’école, selon sa mère. Depuis le début de cette année-ci, l’enfant se faisait harceler et intimider par ses camarades de classe. Les jurons et les taquineries initiaux ont ensuite fait place aux coups. Cette mère ignore pour quelle raison son fils est ainsi persécuté.

Le 30 juin, les choses ont pris une autre tournure pour Aarav. Un de ses camarades de classe l’a étranglé et battu. Puis, on a essayé de baisser son pantalon dans les WC. L’enfant a même eu une grosse bosse à la tête en rentrant à la maison. Il était incapable de manger, vu la tentative d’étranglement, et buvait juste de la soupe.

Dans la soirée du 30 juin, Trisha Rambhujoo se rend au poste de police de Nouvelle-France, accompagnée par son fils. Les policiers devaient la décourager d’aller de l’avant avec sa plainte, en répétant la même chose, « madame, ou sir ou pou met case ? ». Les policiers ont ainsi fait que Trisha Rambhujoo éprouve des doutes quant au bien-fondé de sa démarche. En outre, ils ont aussi essayé « d’intimider » son fils en lui disant « to pou ale la cour, to sir to pou kav repon dans la cour ? ». À un moment donné, l’enfant s’était senti mal et ne voulait plus avoir affaire avec les policiers. Ces derniers se sont contentés de faire une entrée dans l’‘Ocurrence Book’. Depuis, elle n’a rien entendu du côté de la police. Le petit garçon a par la suite été admis à l’hôpital de Rose-Belle, où le médecin a noté qu’il y a eu ‘strangulation’, et que c’était là un cas de ‘bullying’.

Trisha Rambhujoo dit avoir téléphoné à plusieurs reprises à l’école. Elle s’est même déplacée pour aller parler à la direction. Les parents des élèves ont été prévenus, et il semble qu’un des parents aurait infligé une correction à son enfant, mais depuis, il n’y a rien eu. Et là, avec la récente agression de son fils, toutes ses peurs se sont ravivées. « Si zotte trangler mo zenfant et mo zenfant mort, lerla ki pou arriver ? », dénonce-t-elle.

Trisha Rambhujoo nous explique aussi que le comportement de son fils a changé drastiquement, car il a été traumatisé et ne réagit pas normalement. Et son école n’a pas cru bon de dépêcher un psychologue pour faire un suivi sur son comportement.

Vasant Bunwaree : « Les enseignants et la police doivent assumer leurs responsabilités »

L’ancien ministre de l’Education, Vasant Bunwaree, devait situer les responsabilités de tout un chacun dans cette affaire. L’enseignant du petit Aarav doit assumer ses responsabilités. « Il doit savoir ce qui se passe en classe ou avec ses élèves », fait ressortir l’ancien ministre. Il dit aussi que la police de Nouvelle-France doit référer cette affaire à la Brigade des Mineurs le plus vite possible. Il maintient que l’enfant aurait dû faire l’objet d’un suivi avec un psychologue, pour s’assurer que l’enfant ne soit pas affecté et traumatisé par ces incidents, sinon il peut développer des problèmes psychiatriques à la longue. « Il faut prendre les taureaux par les cornes même si ces affaires concernent des enfants », souligne Vasant Bunwaree.

L’ancien ministre de l’Éducation explique aussi qu’on a déjà beaucoup de lois pour la protection des enfants, mais c’est leur application à la lettre qui fait défaut. « Faisons fonctionner ce qui existe déjà », a fait ressortir l’ancien ministre de l’Éducation. Il plaide pour le renforcement de la discipline dans les écoles en ce qui concerne le bullying, et préconise qu’un ‘discipline master’ soit posté dans toutes les écoles