Des médecins spécialistes disent qu’ils sont dans la tourmente depuis la mise en application du service 24/7 dans les hôpitaux depuis le 1er aout 2022. La pression s’est accrue sur ces médecins qui doivent travailler jusqu’à 90 heures par semaine, d’autant qu’il ne semble pas avoir eu une quelconque planification du ministère.
Environ une centaine de spécialistes sont concernés par cette mesure, dont des pédiatres, des gynécologues et des anesthésistes. Selon le nouveau ‘scheme’, si un médecin entre au travail à 9h un lundi, après les heures de travail normales, il doit être de service à l’hôpital jusqu’à mardi après-midi, et ce n’est qu’ensuite qu’il sera autorisé à rentrer chez lui. Ce qui, selon les médecins, impliquerait 30 heures de travail. Le mercredi, ce cycle se répète. Et en fin de semaine, un médecin pourra avoir travaillé pendant 90 heures, ce qui, selon ces spécialistes, est carrément à l’encontre des lois du travail.
Ces médecins nous confient qu’ils ne peuvent plus travailler dans ces conditions. « Nous sommes des êtres humains et on ne peut pas nous faire travailler comme des bœufs », dénoncent-ils. Qui plus est, quand ils doivent rester pendant deux jours dans un hôpital, les médecins n’ont pas les facilités nécessaires pour se reposer ou pour se rafraîchir. Il n’y a pas, non plus, de lits ou de salles de bain à leur disposition. Ils doivent emprunter les mêmes salles de bain que les patients, ce qui n’est pas approprié.
D’autre part, la plupart de ces médecins sont des pères de famille et avec cette mesure, ils disent ne plus pouvoir consacrer de temps aux membres de leur famille. Sans compter que le risque de ‘burn-out’ est bel et bien présent. Un médecin épuisé ne peut pas s’occuper de son patient comme il le faut, ce qui peut mener à des erreurs graves, soutiennent-ils. Et une fois de plus, ce seront les médecins qui seront pointés du doigt.
Ces médecins dénoncent le manque de planification du ministère de la Santé, qui prend, selon eux, des décisions irréfléchies. « Il y a un manque de médecins dans les hôpitaux. Le ministère de la Santé doit adopter la politique appropriée, en établissant dans quelles spécialisations il y a un manque, et en recrutant plus de médecins sur la base de la méritocratie. Ce n’est pas en doublant ou en triplant les heures de service du personnel existant qu’on arrivera à résoudre le problème », nous explique un médecin. Ces médecins affirment qu’il faudra que le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, trouve une solution à ce problème le plus vite possible