Akil Bissessur donnera sa version ce lundi en cour

La Cour de Bambous, présidée par la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath, entendra en ce lundi 29 août les débats sur la motion de remise en liberté sous caution pour Akil Bissessur. Cette motion sera présentée par son avocat, Me Sanjeev Teeluckdharry.

Akil Bissessur, sur qui pèse une charge provisoire de trafic de drogue synthétique, aura l’opportunité de donner sa version des faits. L’avocat maintient jusqu’ici que cette drogue a été « plantée » chez sa compagne dans le but de le piéger, vu qu’il est connu pour être un farouche opposant au régime actuel.
En ce qui concerne la compagne d’Akil Bissessur, Doomila Moheeputh, sa motion de remise en liberté conditionnelle sera débattue le mercredi 7 septembre 2022, toujours en Cour de Bambous. Selon la version de cette dernière à la police, elle nie toute implication dans un quelconque trafic de drogue.

Pour rappel, l’avocat Akil Bissessur, ainsi que sa compagne Doomila Moheeputh, avait été arrêtés dans la soirée du vendredi 19 août chez cette dernière à Palma, Quatre-Bornes. La police maintient que 53 g de drogue synthétique ont été retrouvés sur place, dont la valeur marchande est estimée à environ Rs 260 000.

Les Avengers : « Que la police divulgue toutes les images ! »

Durant leur conférence de presse le vendredi 26 août, où étaient présents Rama Valayden, Sanjeev Teeluckdharry et Anoop Goodary, entre autres, les avocats d’Akil Bissessur ont soulevé quelques zones d’ombre suite à l’arrestation de leur client. Ils sont revenus sur la déclaration du Premier ministre à l’effet qu’Akil Bissessur « ti deza lor nou radar », ce qui, selon eux, laisse présager bien des choses.

  • Les Avengers se sont demandés pourquoi la police a fait poireauter pendant des heures les avocats retenus par Akil Bissessur, alors qu’un avocat a le droit d’avoir accès immédiatement à son client.
  • Ils ont fait ressortir que la pratique de « drug planting » chez des prévenus est chose commune, comme démontrée dans l’affaire John Brown, où une tentative de l’ADSU de piéger ce prévenu en plantant de la drogue sur lui avait été filmée.
  • Ils ont demandé aux gens de réfléchir sur la célérité avec laquelle le ‘Forensic Science Laboratory’ (FSL) a procédé à l’analyse de la substance qui aurait été prétendument retrouvée chez la compagne de l’avocat.
  • Selon eux, quand l’avocat et sa compagne étaient rentrés chez eux, il n’y avait aucun sac avec ce dernier. Ils maintiennent que la police était déjà présente sur les lieux dès 20h30.
  • Toujours selon eux, Akil Bissessur aurait vu la personne qui plaçait la drogue chez lui, et qu’il était à l’extérieur de la maison quand la chasse d’eau avait été tirée.
  • Les Avengers allèguent que la police a détruit les cameras CCTV qui se trouvait à l’extérieur et à l’intérieur de la maison.
  • Ils maintiennent qu’Akil Bissessur a été brutalisé par la police.
  • Ils avertissent les gens de ne pas arriver à des conclusions hâtives sur la base d’une partie seulement des images, où l’on peut voir Akil Bissessur prendre un sac et se diriger vers la sortie.  Ils demandent aux gens de réfléchir sur le ‘timing’ de cette vidéo diffusée par la police au public, destinée selon eux à « empoisonner » l’esprit des gens.
  • Selon eux, il y aurait onze vidéos prises par la police, mais dont deux seulement, avec des coupures de séquences, qui ont été rendues publiques par la police. Ils lancent un défi à celle-ci de rendre public toutes les vidéos qui ont été prises par elle ce soir-là en intégralité.
  • Ils demandent de rendre aussi publiques les images des caméras Safe City sur le déplacement du couple juste avant leur arrestation.
  • Les Avengers comptent demander au Commissaire de police de procéder à des vérifications sur les sachets de drogue car si jamais Akil Bissessur a touché à cette drogue, il devrait y avoir ses empreintes digitales et son ADN.
  • Akil BIssessur aurait déjà donné son consentement pour que ses messages, ses appels et ses relevés bancaires soient rendues publiques dans le but de le disculper.